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WIDUKIND (2e moitié VIIIe s.)

Chef saxon, Widukind incarne la résistance de son pays à la conquête franque. Sa personnalité est mal connue ; on sait seulement qu'il possédait des terres en Westphalie et en Angrie (territoire des Angrivariens) et qu'il était noble ; à la différence des hommes de son milieu, il combat avec acharnement le roi des Francs, en s'appuyant sur les classes populaires, dès 778 mais surtout après 782, lorsque Charlemagne croit pouvoir instaurer en Saxe l'institution comtale, ce qui revient à incorporer le pays au royaume carolingien. On ne sait si Widukind fut duc, c'est-à-dire chef militaire de tous les Saxons révoltés, ou seulement chef dans l'ouest de la Saxe, ni si, comme l'en ont accusé certaines sources franques, il aspirait à la royauté. Quoi qu'il en soit, sa révolte compromet l'œuvre commencée par Charlemagne dans les années précédentes, et notamment les débuts de l'implantation du christianisme. Battus par Widukind au mont Süntel, en 782, les Francs, victorieux l'année suivante, doivent, en 784-785, hiverner dans le pays pour venir à bout du soulèvement. Jugeant alors que la cause de l'indépendance est perdue, Widukind accepte d'entrer en relation avec son vainqueur et vient au palais d'Attigny recevoir le baptême à la Noël de 785. Sans doute se retire-t-il ensuite dans ses terres ; on ne sait quand il meurt... Dès le ixe siècle, apparaît son mythe, qui s'épanouit à la fin du Moyen Âge en un faisceau de légendes nombreuses, le glorifiant comme héros païen ou comme saint chrétien et comme l'un des ancêtres des principales dynasties allemandes.

— Robert FOLZ

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon

Classification

Pour citer cet article

Robert FOLZ. WIDUKIND (2e moitié VIIIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHARLEMAGNE (742-814)

    • Écrit par Robert FOLZ
    • 4 716 mots
    • 4 médias
    ...triomphe du christianisme. Les expéditions se succèdent désormais d'une année à l'autre, mais se heurtent à une résistance opiniâtre dirigée par le duc Widuking jusqu'en 785. Quand il eut cette année-là déposé les armes, la soumission du pays semblait acquise : dès 782, celui-ci avait été incorporé en...

Voir aussi