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GANSFORT WESSEL (1419 env.-1489)

Né à Groningue, en Frise, Wessel Gansfort fait ses études à Cologne. Doté d'une immense culture, il vient, peu après 1450, affronter les maîtres nominalistes à Paris, où il resta près de vingt ans, avant de retourner dans son pays natal. Il doit sa notoriété à la publication par Luther de quelques- unes de ses œuvres ; celui-ci reconnaissait une inspiration proche de la sienne. Il est exact que la doctrine de Gansfort sur la pénitence (doctrine selon laquelle la contrition n'est pas nécessaire à la rémission des péchés) ou sa doctrine sur l'Église (Gansfort refuse toute infaillibilité aux décisions des papes et des conciles) annoncent l'enseignement de Luther. Le théologien insiste sur les dispositions du sujet qui reçoit les sacrements et sur l'amour positif de Dieu qu'entraîne chez le chrétien la légitime détestation du péché ; la communion spirituelle, qu'il place au-dessus de la communion sacramentelle, annonce les théories sacramentaristes (et révèle aussi l'influence sur lui des Frères de la vie commune, ses compatriotes frisons). Mais le scotisme qu'il a contracté auprès des maîtres parisiens se manifeste aussi chez Gansfort, dans des propositions très éloignées du luthéranisme : le salut s'opère en nous, mais avec nous ; Gansfort admet la justification par l'amour dérivant de la foi et ignore la certitude du salut. L'âme du Christ, enfin, fut assumée par le Verbe par pur amour, afin d'achever dans la création l'œuvre de Dieu. Luther et Zwingli revendiquèrent néanmoins Gansfort comme un précurseur de la Réforme.

— Jean-Robert ARMOGATHE

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, sciences religieuses

Classification

Pour citer cet article

Jean-Robert ARMOGATHE. GANSFORT WESSEL (1419 env.-1489) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DEVOTIO MODERNA

    • Écrit par Louis COGNET
    • 1 396 mots
    ...cérémonies, la réticence à l'égard des pèlerinages, des processions, jugés peu favorables au vrai recueillement. Chez certains représentants du mouvement, tel Wessel Gansfort, la critique des pèlerinages, des dévotions, des indulgences, s'exprimera en des termes si incisifs que plusieurs historiens protestants...