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MAATHAI WANGARI (1940-2011)

Figure politique kenyane et militante écologiste, Wangari Maathai reçoit le prix Nobel de la paix en 2004, devenant ainsi la première lauréate africaine. Ses travaux sont souvent jugés gênants et subversifs dans son propre pays, car leur franchise s'écarte nettement de l'attitude traditionnellement réservée à la femme.

Née le 1er avril 1940 à Nyeri, au Kenya, Wangari Muta Maathai fait ses études aux États-Unis, au Mount St. Scholastica College (auj. Benedictine College, Kansas), où elle obtient une licence en biologie en 1964. Après avoir réussi sa maîtrise deux ans plus tard à l'université de Pittsburgh, elle obtient, en 1971, son doctorat à l'université de Nairobi, devenant ainsi la première femme Africaine docteur. Elle commence aussitôt à enseigner au sein du département d'anatomie vétérinaire, dont elle prend la direction en 1977.

Alors qu'elle travaille avec le Conseil national des femmes du Kenya, Wangari Maathai en vient à penser que les femmes vivant en milieu rural pourraient améliorer la qualité de leur environnement en plantant des arbres. Ce projet, qui offre une source de combustible, freinerait parallèlement la déforestation et la désertification. Afin de mettre en œuvre ses idées, Wangari Maathai fonde dès 1977 une association, Green Belt Movement, qui, au début du xxie siècle, aura planté quelque trente millions d'arbres. Dès 1986, les principaux représentants de l'association mettent sur pied un réseau panafricain (Pan African Green Belt Network) visant à sensibiliser les dirigeants du monde entier aux questions de protection de la nature et d'amélioration des conditions de vie. Cette initiative est bientôt imitée dans d'autres pays d'Afrique, notamment en Tanzanie, en Éthiopie et au Zimbabwe.

Outre la protection de la nature, Wangari Maathai se bat pour les droits de l'homme, la prévention du sida et la situation des femmes, et défend souvent ces questions lors des séances de l'Assemblée générale des Nations unies. Élue députée de l'Assemblée nationale du Kenya en 2002 avec 98 p. 100 des suffrages, elle est nommée l'année suivante ministre-adjoint à l'Environnement, aux Ressources naturelles et à la Faune sauvage. En 2004, le comité Nobel choisit de saluer son « approche holistique du développement durable, qui embrasse la démocratie, les droits de l'homme en général et les droits des femmes en particulier », en lui décernant le prix Nobel de la paix.

Dans son premier ouvrage, The Green Belt Movement : Sharing the Approach and the Experience (1988, Pour l'amour des arbres), Wangari Maathai développe l'histoire de son association. Elle publie ensuite une autobiographie, Unbowed (Celle qui planta les arbres), en 2007. The Challenge for Africa (2009) critique l'inefficacité des dirigeants africains et encourage la population à essayer de résoudre ses problèmes sans attendre l'aide de l'Occident. Wangari Maathai rédige par ailleurs de nombreuses chroniques dans des journaux internationaux tels que le Los Angeles Times et le Guardian.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. MAATHAI WANGARI (1940-2011) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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