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MAUREL VICTOR (1848-1923)

Le baryton français Victor Maurel fut un des plus grands chanteurs d'opéra de son temps, admiré pour sa technique remarquable – notamment sa maîtrise du souffle –, sa musicalité et ses talents dramatiques.

Victor Maurel, né le 17 juin 1848 à Marseille, commence à étudier le chant dans sa ville natale, puis avec Eugène Vauthrot et Victor-Alphonse Duvernoy au Conservatoire de Paris, où il remporte un premier prix en 1867. Cette même année, il débute sur scène à Marseille, dans le rôle-titre de Guillaume Tell de Rossini. L'année suivante, il fait ses débuts à l'Opéra de Paris (salle Le Peletier), interprétant le Comte de Luna (Le Trouvère de Verdi) ; il y reprend peu après les rôles du Comte de Nevers dans Les Huguenots et de Nélusko dans L'Africaine de Meyerbeer, ainsi que celui d'Alphonse XI dans La Favorite de Donizetti. L'accueil mitigé du public français et des imprésarios ainsi que le fait qu'il est éclipsé par son rival Jean-Baptiste Faure l'incitent à partir pour l'étranger ; il triomphe à Saint-Pétersbourg, au Caire et à La Fenice de Venise. Il se produit ensuite à la Scala de Milan, où il participe à la création de deux ouvrages de Carlos Gomes, Il Guarany (rôle de Cacico, 19 mars 1870) et Fosca (Cambro, 16 février 1873), et à la première milanaise, en italien, de Lohengrin de Wagner (1871, rôle de Friedrich von Telramund). Il interprète Amonasro lors de la première production américaine d'Aïda de Verdi (26 novembre 1873, Academy of Music, New York). Au Covent Garden de Londres, il participe aux premières représentations en Angleterre de deux œuvres de Wagner : Lohengrin (Telramund, au côté de l'Elsa d'Emma Albani, en 1875) et Tannhäuser (Wolfram von Eschenbach, avec Albani dans le rôle d'Elisabeth, 1876). La prestigieuse scène londonienne le retient sept saisons de suite ; il y chante Hoël de Dinorah, ou le Pardon de Ploërmel et Pierre le Grand de L'Étoile du Nord de Meyerbeer, le Comte Almaviva des Noces de Figaro de Mozart, Guillaume Tell, Renato d'Un bal masqué de Verdi, Nélusko, Valentin de Faust de Gounod, le rôle-titre de Don Giovanni de Mozart... Il sera le premier Hollandais (Le Vaisseau fantôme de Wagner) de Covent Garden (1889).

Il rejoint en 1879 l'Opéra de Paris (Palais-Garnier), dont il sera le baryton le plus populaire pendant quinze ans, jusqu'en 1894. Il y interprète le rôle-titre d'Hamlet d'Ambroise Thomas, Don Giovanni, Méphistophélès (Faust de Gounod), Alphonse XI... Il chante à la Scala le rôle-titre de la version révisée de Simon Boccanegra de Verdi (24 mars 1881) ; le compositeur va confier à Victor Maurel les rôles de Iago et de Falstaff lors des créations d'Otello (5 février 1887) et de Falstaff (9 février 1893). Le 21 mai 1892, au Teatro Dal Verme, à Milan, il participe à la création de Paillasse de Leoncavallo (rôle de Tonio). Victor Maurel débute au Metropolitan Opera de New York le 3 décembre 1894 (Iago) ; il s'y produira jusqu'en avril 1896, puis en 1899. Après s'être lancé dans une carrière d'acteur de théâtre, il revient à l'opéra en 1904, mais il fait ses adieux définitifs à la scène lyrique en 1905, à Naples, et s'installe en 1909 à New York, où il enseigne le chant et réalise des mises en scène pour le Met. Il meurt à New York le 22 octobre 1923.

Victor Maurel a publié plusieurs ouvrages pédagogiques sur l'art lyrique (Le Chant rénové par la science, 1892 ; Un problème d'art, 1893 ; Faut-il édifier une science du chant ?, 1902) et la mise en scène d'opéra (À propos de la mise en scène du drame lyrique « Otello », 1888 ; À propos de la mise en scène de « Don Juan », 1896) ainsi des Mémoires, Dix Ans de carrière (1887-1897) en 1897.

Victor Maurel avait mesuré l'importance que prendrait l'enregistrement[...]

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. MAUREL VICTOR (1848-1923) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )