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TSVETAÏEVA ou TSVETAEVA MARINA IVANOVNA (1892-1941)

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Passions

Son premier recueil de poèmes, L'Album du soir, paraît en 1910, salué par le poète Max Volochine, chez qui Tsvetaïeva rencontre son futur mari, Serguéï Efron, à Koktebel, et dont elle décide, quoi qu'il arrive, de ne jamais se séparer. 1912 voit la naissance de sa fille, Ariadna, la parution de son second livre de poèmes, La Lanterne magique, et la mort de son père (le 30 août).

Quand éclate la Première Guerre mondiale, Serguéï Efron part pour le front comme infirmier. En 1917, il se bat dans les rangs de l'Armée blanche. Cet engagement sera déterminant pour la destinée de la famille Efron et de Marina Tsvetaïeva en particulier. Celle-ci écrit la même année un recueil de poèmes à la gloire de l'Armée blanche : Le Camp des cygnes. Avec l'impétuosité qui la caractérise, Tsvetaïeva épouse la cause de la contre-révolution (pour elle, être révolutionnaire, c'est être contre les Rouges), valorisant l'héroïsme des perdants et les sentiments de loyauté à l'égard de la famille impériale. Elle restera fidèle à ce choix.

En 1917, paraît le recueil Verstes, tandis qu'elle donne naissance à sa seconde fille, Irina, qui mourra de faim trois ans plus tard (le 20 février 1920). Sans nouvelles de son mari, Tsvetaïeva passe trois années misérables à Moscou. Employée cinq mois et demi au Narkomnats (Commissariat populaire aux nationalités) – courte tentative d'insertion sociale dont elle fera un récit sarcastique (Mes emplois) –, Tsvetaïeva se rend compte qu'il lui est impossible de se consacrer à autre chose qu'à son travail littéraire. Aussi passera-t-elle toute sa vie dans le besoin, mais sans jamais cesser d'écrire.

Durant ces années moscovites, Tsvetaïeva, liée aux milieux du théâtre Vakhtangov, s'éprend passionnément de l'acteur Youri Zavadski, héros d'une pièce, La Tempête, qu'elle écrit alors, et de la jeune actrice Sonia Holliday (après la mort de celle-ci, elle écrira son Histoire de Soniétchka, en 1938). Sa vie entière sera jalonnée de passions grandioses pour des personnes connues (par exemple, le vieux prince Volkonski), ou seulement entrevues (l'acteur Stakhovitch), pour des poètes présents (Mandelstam à qui elle « offre » sa ville, Moscou, lors de longues promenades à pied et dans ses poèmes) ou morts (le cycle de poèmes À Blok, après la mort du poète en 1921).

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Écrit par

  • : agrégée de russe, professeur au lycée Évariste-Galois de Sartrouville

Classification

Pour citer cet article

Ève MALLERET. TSVETAÏEVA ou TSVETAEVA MARINA IVANOVNA (1892-1941) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • LES CARNETS (M. Tsvetaeva)

    • Écrit par
    • 1 006 mots

    Notre xxie siècle commençant se penche volontiers sur les coulisses de la création et les écrits intimes – du brouillon désordonné aux mémoires construits, en passant par le journal. La parution de la traduction richement annotée des Carnets de Marina Tsvetaeva (publiés sous la direction...

  • RUSSIE (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par , , , et
    • 23 999 mots
    • 7 médias
    ...le grain ne meurt..., 1920) et Tjažëlaja lira (La Lyre pesante, 1923). Émigrée de 1922 à 1939 par fidélité à la cause perdue des Blancs, Marina Tsvétaïeva (Cvetaeva, 1892-1941) reste au diapason des poètes de sa génération, et en particulier de Pasternak. Celui-ci, éclipsant son ancien compagnon...