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SOMOZA ANASTASIO dit TACHITO (1925-1980)

Homme d'État nicaraguayen, né le 5 décembre 1925 à León (Nicaragua), mort le 17 septembre 1980 à Asunción (Paraguay).

Diplomé de l'académie militaire de West Point, Anastasio Somoza Debayle, surnommé Tachito, gravit rapidement les échelons de la hiérarchie militaire sous la présidence de son père (1933-1956) et de son frère Luis (1956-1963). Nommé à la tête de la garde nationale, il soutient les États-Unis lorsque les marines débarquent dans la baie des Cochons, à Cuba, en 1961 et lorsqu'ils interviennent en république Dominicaine en 1965. La Constitution lui interdisant d'assumer la présidence après son frère, le pays est donc dirigé par un président fantoche jusqu'en 1967. Durant son premier mandat présidentiel, Tachito Somoza développe la santé et l'éducation, modernise l'agriculture et l'industrie. Il améliore ainsi la situation économique du Nicaragua et fait progresser le revenu par habitant de 8 p. 100.

Tachito Somoza se retire de la présidence en 1972 mais, le pays étant dévasté par un séisme la même année, il décide de revenir au pouvoir. Ayant abrogé la clause constitutionnelle qui interdit les mandats consécutifs et autorisé seulement deux grands partis à participer aux élections, Somoza est reconduit en 1974. Une grande partie de son second mandat se déroule sous la loi martiale car le Front sandiniste de libération nationale (F.S.L.N.), soutenu par Cuba, mène une lutte active contre le gouvernement et l'armée. Somoza poursuit la réforme agraire, améliore le sort des paysans, favorise le progrès économique et développe les relations internationales. Cependant, son incapacité à résoudre le problème de l'inégale répartition des richesses et de la reconstruction de Managua, toujours en ruine cinq ans après le séisme de 1972, provoque le mécontentement de la population. Le clan Somoza aurait par ailleurs accumulé une fortune s'élevant à 500 millions de dollars et posséderait ou contrôlerait 50 p. 100 des terres du Nicaragua. En 1977, la guérilla sandiniste se généralise et la garde nationale est accusée d'y répondre par la torture, les viols et les assassinats. Le conflit armé aura ainsi fait près de 40  000 morts.

Farouchement opposé aux communistes, Somoza, à l'instar de son père et de son frère, jouit du soutien indéfectible de Washington. Le président Carter lui retire cependant son appui ; décision qui, selon Somoza, provoquera sa chute. Le Parti conservateur et les sandinistes exigent dès lors sa démission. Somoza se retire du pouvoir le 17 juillet 1979. Fuyant les forces sandinistes, il se rend à Miami, puis aux Bahamas, avant de se réfugier au Paraguay, où il est assassiné en septembre 1980.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • CHAMORRO VIOLETA (1929- )

    • Écrit par
    • 482 mots

    Femme politique nicaraguayenne, présidente de la République de 1990 à 1997.

    Née le 18 octobre 1929 à Rivas (sud du Nicaragua) dans une famille aisée (son père est un grand éleveur de bétail), Violeta Chamorro, née Barrios, fait ses études au Texas et en Virginie (États-Unis). En 1950, peu de temps...

  • NICARAGUA

    • Écrit par , , , et
    • 8 833 mots
    • 6 médias
    ...de 1947 à 1950). À sa mort lui succède son fils Luís jusqu'en 1963, puis René Schick, un proche de la famille (1963-1966), et, enfin, son second fils Anastasio « Tachito » Somoza Debayle, au pouvoir de 1967 à 1979 − avec une interruption uniquement formelle de 1972 à 1974, durant laquelle s'installe...