Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

La Société des antiquaires de France prenait en 1813 la suite de l'« académie celtique », créée en 1804 par le préfet Jacques Cambry. Elle étendait à l'échelle nationale les « académies » nées dès les xviie et xviiie siècles, à l'initiative de notables éclairés, comme à Nîmes (1635), Caen (1652) ou Arles (1666). Ces académies sont des lieux d'échange intellectuel, publient des revues, gèrent des collections, proposent des sujets à traiter sur concours. La Révolution française puis le romantisme naissant vont donner un sens national à ces aspirations, à l'origine principalement érudites. D'où l'idée d'une « académie celtique » à l'échelle nationale, mais qui dérive bientôt vers la « celtomanie », tout vestige ancien étant qualifié de « celtique », les monuments mégalithiques en premier lieu. Cette dérive entraîne la dissolution de l'académie, remplacée par la « société des antiquaires de France ». Celle-ci sera successivement « royale », « impériale », puis finalement « nationale » avec la IIIe République.

Le terme «  antiquaire » ne fait évidemment pas référence à une quelconque activité commerciale, mais reprend un terme apparu avec la Renaissance et désignant les férus de l'Antiquité. Depuis 1829, ses statuts précisent qu'elle mène des « recherches sur les langues, la géographie, la chronologie, l'histoire, la littérature, les arts et les antiquités celtiques, grecques, romaines et du Moyen Âge, mais principalement des Gaules et de la nation française jusqu'au xvie siècle inclusivement ».

Hébergée depuis 1854 au musée du Louvre, ses réunions ont continué de s'y tenir régulièrement jusqu'à nos jours. Elle compte une cinquantaine de membres « résidents », ainsi qu'environ cinq cents membres « associés », publie des « bulletins » et des « mémoires ». La professionnalisation progressive de l'archéologie au sein d'institutions publiques de recherche a toutefois fait passer à l'arrière-plan ces sociétés qui ont joué un rôle scientifique essentiel.

— Jean-Paul DEMOULE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et à l'Institut universitaire de France

Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul DEMOULE. SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTIQUAIRE

    • Écrit par Gérard ROUSSET-CHARNY
    • 1 223 mots

    Le terme d'antiquaire désigne aujourd'hui un marchand d'objets d'art, d'ameublement et de décoration anciens. Mais le nom avait autrefois un sens voisin de celui que nous attribuons maintenant à archéologue. L'Encyclopédie de Diderot proposait la définition suivante...

  • ARCHÉOLOGIE (Archéologie et société) - Histoire de l'archéologie

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE
    • 5 390 mots
    • 7 médias
    ...archéologues professionnels ou amateurs, souvent subventionnés par le pouvoir politique. En France par exemple, l'Académie celtique, fondée en 1804 et qui deviendra en 1813 la Société des antiquaires de France, joue un rôle important pour la collecte de données archéologiques, mais également folkloriques,...

Voir aussi