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DJEBEL IRHOUD SITE ARCHÉOLOGIQUE DE

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Datation des fossiles du Djebel Irhoud

L’âge proposé par Ennouchi dans les années 1960 s’appuyait sur une datation au carbone 14, la seule méthode disponible à cette époque. Celle-ci avait seulement montré que l’on était au-delà des limites de cette technique, soit plus de 40 000 ans.

Par la suite, une tentative a été entreprise pour dater directement les ossements humains à partir d’une dent et en utilisant alors deux autres méthodes : les séries de l’uranium et la résonance de spin électronique (ESR pour electron spin resonance). Un âge de 160 000 ans (± 16 000 ans) a alors été obtenu. Cette datation était incertaine pour deux raisons : la position stratigraphique du fossile était imprécise et le rayonnement radioactif naturel (provenant des sédiments ou des roches), utilisé pour le calcul de l’âge avec la seconde méthode, était seulement évalué à partir d’échantillons de sédiments qui n’étaient pas clairement associés à cette dent. Mais elle s’accordait avec les données alors acceptées concernant l’origine est-africaine des hommes de morphologie moderne.

Les travaux effectués par l’équipe de l’institut Max-Planck de Leipzig ont donné lieu à de nouvelles datations, qui ont fait l’objet d’une publication en 2017. Celles-ci viennent modifier le schéma classique de l’évolution d’Homo sapiens en Afrique. Des outils brûlés, directement associés aux restes humains, ont été datés par la méthode de thermoluminescence, donnant un âge moyen de 315 000 ans (± 34 000 ans) pour la couche 7. En utilisant les données obtenues sur le rayonnement naturel de cette couche, mesuré in situ, les chercheurs ont par ailleurs recalculé l’âge de la dent précédemment datée et ont alors obtenu 286 000 ans (± 32 000 ans). Cet âge est en accord avec les données fournies par la faune et la microfaune associées aux fossiles humains.

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Écrit par

  • : docteur es sciences, ancien professeur d'anthropologie à l'université de Bordeaux

Classification

Pour citer cet article

Bernard VANDERMEERSCH. DJEBEL IRHOUD SITE ARCHÉOLOGIQUE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 04/10/2017

Média

Crânes d’<em>Homo sapiens</em> du site de Djebel Irhoud (Maroc) - crédits : Sarah Freidline, MPI EVA Leipzig

Crânes d’Homo sapiens du site de Djebel Irhoud (Maroc)

Autres références

  • MISLIYA HOMME DE

    • Écrit par
    • 1 636 mots
    • 2 médias
    ...occidentale de l’Europe (France, Allemagne, Espagne), l’Afrique du Sud et, depuis 2017, le Maroc – à la suite de nouvelles datations des fossiles du site archéologique Djebel Irhoud livrant un âge de quelque 300 000 ans –, le Levant, et plus précisément Israël, est l’une des rares régions...