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SITĀR

Le sitār est un instrument à cordes de la famille des luths très répandu en Inde du Nord. Il mesure 1,2 m de longueur environ et comporte une caisse de résonance piriforme profonde en bois et en calebasse, un manche en bois, long, large et évidé, des chevilles frontales et latérales, et vingt frettes arquées mobiles. Le sitār est généralement muni de cinq cordes mélodiques métalliques, d'une ou deux cordes métalliques servant aux variations rythmiques en bourdon et de neuf à treize cordes métalliques sympathiques placées sous les frettes dans le manche qui sont accordées sur les notes du rāga qui est joué. Les frettes, convexes, sont fixées par des liens tendus le long du manche, ce qui permet de les déplacer en fonction des besoins. Comme la vīnā classique, le sitār est souvent doté d'une calebasse de résonance sous l'extrémité du chevillier du manche. Le musicien, assis et qui tient le sitār sur les genoux en l'inclinant à 45 degrés, pince les cordes avec un plectre métallique qu'il porte sur l'index de la main droite, pendant que la main gauche manipule les cordes en exerçant une pression subtile sur ou entre les frettes, tirant les cordes sur le côté du manche pour jouer les ornements.

Le mot sitār provient du persan sihtār, qui signifie « à trois cordes ». Les origines de l'instrument sont controversées : selon certains chercheurs, le sitār serait un descendant des luths à long manche importés en Inde en provenance d'Asie centrale ; d'autres pensent que le sitār est une variante de la vīnā à trois cordes. Le sitār a connu une période florissante aux xvie et xviie siècles et a acquis sa forme actuelle au xviiie siècle. De nos jours, il est l'instrument dominant dans la musique de l'Inde du Nord ; il est utilisé comme instrument soliste avec le tambūrā (luth à bourdon) et les tambours tablā, dans des ensembles, ainsi que pour les kathak (drames dansés) de l'Inde du Nord.

Ravi Shankar - crédits : Express Newspapers/ Getty Images

Ravi Shankar

Il existe en Inde deux écoles modernes de jeu du sitār : celle de Ravi Shankar et celle de Vilayat Khan, qui ont chacune leur propre style de jeu, leur propre type de sitār (différant par leur taille, leur forme, leur nombre de cordes...) et leur propre système d'accord.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. SITĀR [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Ravi Shankar - crédits : Express Newspapers/ Getty Images

Ravi Shankar

Autres références

  • KHAN VILAYAT (1928-2004)

    • Écrit par Éliane AZOULAY
    • 865 mots

    Celui dont les compositions illuminent le film de Satyajit RayLe Salon de musique (1958) fut en quelque sorte l'anti-Ravi Shankar. Ustad (« maître ») Vilayat Khan jouait lui aussi du sitar. Mort le 13 mars 2004 à Bombay, il était né à Gowripur, dans l'est du Bengale devenu aujourd'hui le...

  • MUSICALES (TRADITIONS) - Musique de l'Inde

    • Écrit par Mireille HELFFER
    • 3 496 mots
    • 2 médias
    Le sitar, qui dans le Nord a supplanté la vīnā, compte six ou sept cordes principales (dont deux cordes de bourdon) et un nombre variable de cordes sympathiques ; le surbahar est un sitargrave. Le sarod comporte lui aussi des cordes principales et des cordes sympathiques, mais sa table d'harmonie...
  • SHANKAR RAVI (1920-2012)

    • Écrit par Éliane AZOULAY, Universalis
    • 1 082 mots
    • 1 média

    Principal représentant de la musique classique indienne en Occident, Ravi Shankar a bousculé les stéréotypes en associant la sérénité méditative des rāga indiens aux stridences du rock jusque sur la scène du festival de Woodstock, en 1969. C’est à cette époque qu’il est devenu l'ami de ...

Voir aussi