Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SÉSOSTRIS Ier, pharaon de la XIIe dynastie (1971-1928 av. J.-C.)

Sésostris devient d'abord co-régent de l'Égypte au côté de son père vieillissant, Amménémès (Amenemhat) Ier, fondateur de la XIIe dynastie. Tandis que ce dernier poursuit ses réformes à l'intérieur de l'empire, Sésostris part à la conquête de la Nubie, au sud de l'Égypte, et, au cours de la trentième année de règne de son père, conduit une expédition contre les Libyens dans le désert de l'Ouest.

Après avoir vaincu les Libyens, Sésostris apprend sur le chemin du retour l'assassinat de son père. Abandonnant l'armée sur place, il se précipite vers la capitale pour s'emparer du trône dont il est l'héritier. Seul au pouvoir après dix années de co-régence, il entreprend d'asseoir son autorité en diffusant le testament de son père, intitulé l'Enseignement d'Amenemhat Ier. Ce document souligne en effet les bonnes actions de son père et la bassesse des conspirateurs et réaffirme les droits de Sésostris au trône.

Une fois son pouvoir assuré, Sésostris Ier poursuit la conquête de la Nubie. Établissant un campement sur l'île d'Éléphantine (en face d'Assouan) lors de sa dix-huitième année de règne, il soumet entièrement cette contrée et installe des forts dotés de garnisons à des emplacements stratégiques. Le gouverneur de l'île, désigné par le pharaon, est chargé de gérer le nouveau territoire. La paix revenue, l'Égypte commence à exploiter les ressources nubiennes. Or, cuivre, améthystes et diorite sont extraits des différentes mines de la région. Les inscriptions laissées par les chefs d'expédition et les inspecteurs attestent d'une grande activité.

En Égypte proprement dite, Sésostris fait exploiter les carrières de granit d'Assouan et les mines aurifères de l'oued Hammamat, à l'est de Coptos en Haute-Égypte. Il mène parallèlement un programme de construction ambitieux. En l'an III de son règne, il reconstruit un grand sanctuaire à Héliopolis, près du Caire. À Thèbes, il érige de nouveaux édifices à l'intérieur du complexe de Karnak, où le culte et le temple d'Amon commencent à prospérer. Sésostris annexe également plusieurs oasis de l'Ouest, comme en témoignent les messagers et les dignitaires qui s'y rendent.

Sésostris maintient des relations paisibles avec la Palestine et la Syrie. D'après l'Histoire de Sinouhé, autobiographie romancée d'un haut dignitaire de la cour, le roi ne prétend pas vouloir acquérir de nouveaux territoires en Asie, bien que ses émissaires traversent ces contrées et tente d'y exercer des pressions diplomatiques

Sésostris Ier fait dresser sa pyramide et son temple funéraire près de ceux de son père, à Licht, non loin de la capitale, au nord du Fayoum. Le roi encourage un retour aux traditions architecturales de l'Ancien Empire, imitant le complexe de pyramides de Pépi II, pharaon de la VIe dynastie. Vers sa quarante-deuxième année de règne, Sésostris associe son fils Amménémès (Amenemhat II) au pouvoir en tant que co-régent. Deux ans plus tard, le pharaon meurt au terme d'un long règne de prospérité.

— Universalis

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. SÉSOSTRIS Ier, pharaon de la XIIe dynastie (1971-1928 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique

    • Écrit par François DAUMAS
    • 12 278 mots
    • 17 médias
    ...capitale près de la ville actuelle de Licht, un peu en amont de Memphis. Dans le désert, on y voit encore les pyramides élevées pour lui et pour son fils Sésostris Ier. De là, il parcourut le pays en tous sens, maintenant à leur place dans les nomes les chefs qui étaient fidèles, à condition qu'ils observent...

Voir aussi