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CARRILLO SANTIAGO (1915-2012)

Santiago Carrillo fut le secrétaire général du Parti communiste d'Espagne (P.C.E.) de 1960 à 1982. Il participa activement à la transition démocratique de l'Espagne. Ardent défenseur de la liberté et de l'indépendance des partis communistes nationaux, il amena le P.C.E. à rompre avec l'Union soviétique et à s'engager sur la voie de l'eurocommunisme.

Né le 18 janvier 1915 à Gijón (Asturies), Santiago Carrillo Solares s'engage très tôt dans l'action politique et syndicale grâce à son père qui est un des leaders du Parti socialiste ouvrier espagnol (P.S.O.E.). Santiago Carrillo entre dans les Jeunesses socialistes à l'âge de quinze ans et commence à gravir les échelons. Nommé secrétaire général du P.S.O.E. en 1934, il finit par condamner le réformisme du mouvement. Il rejoint le P.C.E. au début de la guerre civile, en juillet 1936. Placé à la tête d'une milice républicaine, il est chargé de maintenir l'ordre public à Madrid. Certains le tiendront pour responsable des massacres de prisonniers franquistes qui ont lieu à la fin de l'année 1936.

Après la victoire de Francisco Franco en 1939, Santiago Carrillo s'exile. Il voyage puis s'établit à Paris où il continue de diriger, dans la clandestinité, l'opposition communiste au régime franquiste. En 1960, il remplace Dolores Ibarruri Gómez, dite la Pasionaria, au poste de secrétaire général du P.C.E. Il se bat alors pour l'indépendance totale du parti vis-à-vis de l'Union soviétique et pour un retour pacifique à la démocratie en Espagne.

Après la mort de Franco en 1975, Santiago Carrillo rentre clandestinement en Espagne pour faire légaliser le P.C.E. Il y parvient en avril 1977, un mois après l'organisation à Madrid d'un sommet eurocommuniste, auquel participent les leaders des partis communistes français, Georges Marchais, et italien, Enrico Berlinguer. Toutefois, le P.C.E. ne parvient pas à devenir une force politique majeure : il doit se contenter de faibles résultats aux élections et de quelques sièges parlementaires.

Santiago Carrillo participe à la rédaction de la nouvelle Constitution espagnole (1978) et apporte son soutien au gouvernement de transition d'Adolfo Suárez. Ce dernier tente en effet de faire face aux difficultés économiques que traverse le pays et s'efforce de mettre fin aux actes terroristes perpétrés notamment par l'organisation séparatiste basque Euskadi ta Askatasuna (E.T.A.).

Face aux mauvais résultats du P.C.E. lors des élections législatives de 1982, Santiago Carrillo démissionne du secrétariat général. Puis, en raison de désaccords avec la nouvelle direction du P.C.E., il quitte le parti en 1985 pour créer l'éphémère Parti des travailleurs d'Espagne. Mais finalement, il se retire de la vie politique en 1991. Il poursuit néanmoins sa réflexion lors de nombreuses conférences et à travers plusieurs ouvrages sur la politique et l'histoire de l'Espagne. Parmi ceux-ci, Después de Franco ¿Qué ? (Après Franco, quoi ?, 1965), Demain l'Espagne (1974), recueil d'entretiens avec Régis Debray et Max Gallo publié en France, son célèbre ouvrage Eurocomunismo y estado (1977, Eurocommunisme et État), ses Memorias (1993, Mémoires). Santiago Carrillo meurt le 18 septembre 2012, à Madrid.

— Universalis

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Universalis. CARRILLO SANTIAGO (1915-2012) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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