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DWORKIN RONALD MYLES (1931-2013)

Philosophe du droit américain d’inspiration libérale et de tendance démocrate, Ronald Myles Dworkin était resté fidèle aux principes interventionnistes du New Deal mis en œuvre par le président Franklin Delano Roosevelt. Il défendait avec énergie ses propres idéaux, rappelant sans cesse que la loi doit non seulement reposer sur des règles formelles – conception traditionnelle des conservateurs – mais aussi, de façon plus fondamentale, sur des principes moraux. En de nombreux ouvrages universitaires, il a abordé juridiquement de brûlantes questions aux États-Unis, telles que l’avortement, l’euthanasie, l’égalité des droits et les relations inter-communautaires.

Ronald Myles Dworkin naît le 11 décembre 1931, à Worcester, dans le Massachusetts. Il obtient à Harvard une première licence de lettres en 1953, puis une seconde, en droit, en 1957. Il étudie également en tant que boursier au Magdelen College de l’université d’Oxford, où il passe une nouvelle licence de lettres en 1955. De 1957 à 1958, il travaille comme assistant auprès de Learned Hand, juge réputé à la cour d’appel fédérale de New York. Cependant, il refuse d’occuper le même poste au côté de Felix Frankfurter, juge à la Cour suprême des États-Unis, une décision qu’il regretta plus tard. Pour s'exercer à la pratique du droit, il préfère en effet à l’époque rejoindre le cabinet international d’avocats d’affaires Sullivan & Cromwell, à Wall Street.

En 1962, Dworkin intègre la faculté de droit de Yale, où il partage une chaire d’enseignement avec le conservateur Robert Bork. Lorsqu’il publie en 1967 un essai intitulé The Model of Rules, il est le premier à critiquer le positivisme juridique défendu dans Le Concept de droit (The Concept of Law, 1961), essai dans lequel son auteur, Herbert Hart, professeur de droit à Oxford, rejetait le caractère intrinsèque des obligations morales en matière judiciaire. Devenu célèbre entre-temps, Dworkin retourne à Oxford en 1969 pour succéder au même Herbert Hart, sur les recommandations de ce dernier. Il y demeura jusqu’en 1998. Il enseigna aussi en parallèle à l’université de New York à partir de 1975.

Parmi les œuvres les plus importantes de Dworkin, citons Prendre les droits au sérieux (TakingRightsSeriously, 1977), ainsi que Une question de principe (A Matter of Principle, 1985), L’Empire du droit (Law’s Empire, 1986), Life’s Dominion. An argument about abortion, euthanasia and individualfreedom (1993), La Vertu souveraine (Sovereign Virtue, 2000), Justice in Robes (2006) et Justice for Hedgehogs (2011), sa dernière contribution. Ronald Dworkin meurt le 14 février 2013, à Londres.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. DWORKIN RONALD MYLES (1931-2013) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONSTITUTION

    • Écrit par Pierre BRUNET
    • 4 216 mots
    • 1 média
    ...hiérarchique, contemporains les uns des autres et de même portée juridique. Ils doivent donc faire l'objet d'une pondération ou d'un balancement. Enfin, selon Dworkin ou Zagrebelsky, le juge constitutionnel se situe à mi-chemin entre le législateur et le juge ordinaire : il est libre comme peut l'être...
  • LAW AND ECONOMICS

    • Écrit par Jean-Bernard AUBY
    • 1 082 mots

    Ce que l'on désigne sous l'appellation de « Law & Economics » est un appareil théorique provenant de la science économique, et qui a développé des outils conceptuels particuliers pour analyser les phénomènes juridiques : pour en étudier les effets, pour en apprécier aussi l'efficacité...

  • TERRORISME

    • Écrit par Gérard CHALIAND, Pierre DABEZIES, Sylvia PREUSS-LAUSSINOTTE, Jean SERVIER
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    ...of Information Act. Ce raisonnement est soutenu par un certain nombre d'universitaires américains – et fermement combattu par d'autres, à commencer par le grand philosophe du droit Ronald Dworkin, rappelant qu'outre son incompatibilité avec le système démocratique la torture n'a jamais fait la preuve de...

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