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REZA KHAN (1878-1944) shah d'Iran (1925-1941)

Shah d'Iran (1925-1941), né le 16 mars 1878 à Alasht, dans la province du Mazandéran, mort le 26 juillet 1944 à Johannesburg.

Reza khan appartient à une famille de chefs du clan des Pahlavi. Après la mort de son père, le colonel Abbas Ali khan, sa mère l'emmène à Téhéran, où il s'engage, à seize ans, dans la « brigade cosaque », unité d'élite des forces perses dont, des années plus tard, il prendra le commandement. Faisant très tôt preuve d'une détermination peu commune, d'une intelligence remarquable et de bonnes capacités de direction, le jeune soldat est très apprécié par ses supérieurs.

Après des siècles de mauvaise administration et les ravages de la guerre menée sur son sol par les belligérants de 1914 à 1919, la Perse est, en 1921, un État accablé, ruiné et au bord de l'éclatement. Le dernier shah de la dynastie Qadjar, Ahmed, est jeune et incompétent, son gouvernement est faible et corrompu. Depuis longtemps, patriotes et nationalistes ne supportent plus la domination du pays par des puissances étrangères. La Grande-Bretagne et la Russie en particulier possèdent d'importants intérêts commerciaux et stratégiques en Perse. Reza khan veut mettre fin au chaos en s'emparant du pouvoir et en formant un gouvernement plus solide, soutenu par une armée efficace et disciplinée. Avec l'aide de jeunes progressistes, il entre dans Téhéran à la tête de 1 200 hommes le 21 février 1921 et occupe la ville. Le shah nomme Premier ministre Seyyed Ziya ed-Din Tabatabaï, un jeune journaliste, tandis que Reza khan prend le commandement de toute l'armée, avant d'être promu, quelques semaines plus tard, ministre de la Guerre.

Reza khan caresse l'espoir de faire renaître la nation perse et de la moderniser. Nombreux sont ceux qui imaginent que ce simple officier sans instruction se contentera de distinctions honorifiques. Mais celui-ci n'est pas prêt à s'effacer pour laisser le pays aux mains d'un groupe d'idéalistes inexpérimentés, bien que sincères, et d'opportunistes soumis aux influences étrangères. Il progresse alors avec une extrême rapidité vers le pouvoir suprême. Cet homme à l'allure sévère parle peu et ne révèle jamais ses intentions. Faisant preuve d'un grand talent politique face à ses opposants, Reza khan les divise pour les affaiblir. Il est également conscient que, pour atteindre son objectif ultime, il doit contrôler toute l'armée, entreprise qui requiert des fonds. Après avoir levé quelques impôts, il met donc sur pied une armée qu'il utilise ensuite pour en collecter davantage, jusqu'à ce qu'il ait pris le contrôle de tout le pays. Bien qu'il ne soit que ministre de la Guerre, il est le véritable détenteur du pouvoir. Plusieurs Premiers ministres se succèdent avant qu'il n'occupe lui-même ce poste en 1923.

Le souverain Ahmed shah, malade, part pour l'Europe faire une longue cure. Malgré l'insistance de Reza khan et du porte-parole du Madjlis (Parlement), le shah refuse de rentrer au pays. Reza songe alors à proclamer une république mais en est rapidement dissuadé, l'opposition à une telle idée étant forte dans le pays. Le 12 décembre 1925, le Madjlis dépose le monarque absent et une assemblée constituante élit Reza à sa place le 15, investissant la nouvelle dynastie Pahlavi de la souveraineté.

Après son couronnement en avril 1926, Reza shah poursuit les réformes radicales qu'il a entreprises en tant que Premier ministre pour faire renaître le royaume de Perse, officiellement rebaptisé Iran en 1935. Il brise le pouvoir des tribus, source de troubles dans la nation, en les désarmant et en les sédentarisant partiellement. En 1928, il révoque les accords et traités inéquitables conclus avec les puissances étrangères. Il fait également construire un chemin de fer transiranien et des[...]

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Écrit par

  • : ancien général de division de l'armée iranienne
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Hassan ARFA et Universalis. REZA KHAN (1878-1944) shah d'Iran (1925-1941) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHIISME ou SHĪ‘ISME

    • Écrit par Henry CORBIN, Yann RICHARD
    • 9 396 mots
    • 2 médias
    ...entre un « clergé » (ruhāniyat) conservateur et un modernisme agressif soumis aux intérêts des puissances occidentales est visible dès le règne de Rezā Shāh (1925-1941) : pour fonder une nouvelle dynastie et sauver l'Iran du chaos, le nouveau chef d'État avait commencé par s'allier aux ulémas en leur...
  • IRAN - Histoire et politique

    • Écrit par Christian BROMBERGER, Universalis, Robert MANTRAN
    • 22 388 mots
    • 10 médias
    ...; des tentatives de complots eurent lieu, mais sans résultat, jusqu'à ce que l'une d'elles, dirigée par Seyyed Ziya ed-Din et soutenue par le colonel Reza khan, de la division « cosaque », réussisse à s'imposer à Téhéran le 20 février 1921 et prenne en main le pouvoir. Le shah nomma aussitôt Seyyed Ziya...
  • IRAN - Société et cultures

    • Écrit par Christian BROMBERGER
    • 8 898 mots
    • 3 médias
    ...de l'Iran dans ce grandiose passé et, partant, d'affirmer la singularité de l'histoire et du destin de cette nation par rapport aux pays arabes voisins. La dynastie fondée, en 1925, par Reza shah, prit le nom de pahlavi (par référence à la langue pehlevi, le « moyen perse », en usage sous les ...
  • KURDES

    • Écrit par Thomas BOIS, Hamit BOZARSLAN, Christiane MORE, Éric ROULEAU
    • 16 450 mots
    • 6 médias
    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le général Reza khan – d'abord ministre de la Guerre, ensuite chah d'Iran et fondateur de la dynastie des Pahlavi – s'applique à renforcer le pouvoir central en brisant celui des chefs de tribus kurdes. Traditionnellement, les peuples qui forment l'empire...
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Voir aussi