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PYROLUSITE

De formule MnO2, la pyrolusite est un oxyde naturel de manganèse. Elle est une pseudomorphose de l'acerdèse MnO(OH) dont elle dérive par déshydratation, le minéral devenant friable et tachant les doigts de noir.

La pyrolusite s'observe en masses compactes cristallines ou cryptocristallines, éventuellement en masses pulvérulentes qui rappellent la suie. La véritable forme cristalline de la pyrolusite est donnée par la polianite. Ce minéral cristallise dans le système quadratique. Les cristaux rares se présentent en aiguilles ou en bâtonnets.

De couleur noire, elle présente une irisation bleuâtre d'aspect métallique. Sa dureté varie de 5-6, dans les cristaux, à 2, en masses. Le trait caractéristique de la pyrolusite est le clivage parfait selon (110). Sa masse volumique est de 4,7 à 5 grammes par centimètre cube.

Plusieurs variétés, toutes de couleur noire, sont connues : l'asbolane (cobaltifère), la lampadite (cuprifère), la reissachérite (ferrifère), la wackenrodite (plombifère), la lithiophorite (lithinifère).

Du point de vue chimique, la pyrolusite MnO2 contient 63,2 p. 100 de manganèse. Elle ne fond pas au chalumeau. Entre 550 et 560 0C, elle se dissocie avec formation de braunite-β et, entre 940 et 1 100 0C, la braunite-β se transforme en haussmannite, stable à haute température. Elle est soluble dans HCl avec un dégagement de chlore ; ce procédé est utilisé en industrie chimique.

Employée en verrerie pour faire disparaître les teintes brunes et grises du verre grâce à ses propriétés oxydantes, la pyrolusite est souvent qualifiée dans l'industrie de « savon des verriers ».

La pyrolusite ne se forme dans les gîtes de manganèse hydrothermaux que si les conditions sont nettement oxydantes. Par contre, elle est répandue dans les faciès littoraux des gîtes sédimentaires. Elle n'apparaît que rarement dans les alluvions, du fait de sa friabilité. Elle est fréquente dans les zones d'oxydation des gisements de manganèse (Tchiatoura en Géorgie ; Nikopol en Ukraine). On la rencontre également dans les zones d'oxydation de filons métamorphiques (en Inde, en Afrique occidentale).

— Philippe ROSSI

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Classification

Pour citer cet article

Philippe ROSSI. PYROLUSITE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MANGANÈSE

    • Écrit par Bernard DUBOIS, Jacques FAUCHERRE, Gil MICHARD, Clotilde POLICAR, Jean-Louis VIGNES
    • 6 408 mots
    • 7 médias
    La « magnésie noire » (pyrolusite) était connue des Anciens : Pline signale son emploi dans la fabrication du verre. Ce n'est qu'en 1774 que la nature de ce corps noir fut fixée par C. W. Scheele qui identifiait un oxyde d'un métal inconnu, différent du fer, dont l'oxyde Fe...
  • OXYDES ET HYDROXYDES NATURELS

    • Écrit par Joseph BOLFA
    • 4 088 mots
    • 6 médias
    ...hydrothermaux, ainsi que dans les dépôts alluvionnaires comme ceux de Malaisie. La polianite, de couleur grise à noirâtre, est la forme quadratique de la pyrolusite, principal minerai du manganèse, dont on connaît par ailleurs une variété orthorhombique (ramsdellite, pseudomorphose de la manganite)...
  • SCHEELE CARL WILHELM (1742-1786)

    • Écrit par Universalis, Anders LUNDGREN
    • 827 mots

    Chimiste suédois, né le 9 décembre 1742 à Stralsund (Poméranie, auj. Allemagne), mort le 21 mai 1786 à Köping (Suède).

    Carl Wilhelm Scheele développe son intérêt pour la chimie durant ses huit années d'apprentissage chez un apothicaire de Göteborg. En 1765, il part travailler chez un apothicaire...

Voir aussi