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PUBLIC ENEMY

Public Enemy - crédits : Mark Allan/ AP/ SIPA

Public Enemy

Public Enemy voit le jour en 1982. Chuck D (Carlton Douglas Ridenhour) et Hank Shocklee se produisent alors dans l'émission de Bill Stephney sur les ondes de la radio de l'université d'Adelphi (Long Island). Rick Rubin (co-fondateur du label Def Jam), charmé par la voix retentissante de Chuck D, le conjure d'enregistrer un album. Ce dernier forme donc un groupe dans lequel apparaissent trois nouveaux venus : Flavor Flav (William Drayton), Professor Griff (Richard Griffin) et DJ Terminator X (Norman Lee Rogers). Public Enemy va alors s'affirmer comme le groupe de rap le plus influent mais aussi le plus controversé en inventant les règles du courant hardcore, très apprécié par les rappeurs français.

Leur premier album, Yo ! Bum Rush the Show, publié chez Def Jam en 1987, se caractérise par un discours agressif et militant où la violence est prônée comme moyen de changer la société. En 1988, le single Don't Believe the Hype, issu de l'album It Takes a Nation of Millions to Hold us Back, délivre un message clair : le pouvoir aux Noirs, rejet des médias blancs et de la drogue, outil d'aliénation. Il ne s'agit plus d'une histoire linéaire racontée par des bad boys qui veulent sortir à tout prix du ghetto, mais d'une avalanche de mots assénés par des artistes conscients, organisés et décidés à mener un combat idéologique. Lors des concerts, le groupe est escorté de gardes du corps en treillis, armés de (faux !) fusils-mitrailleurs. L'album Fear of a Black Planet paraît en 1990. Mais les propos antisémites et homophobes que Professor Griff profère à la presse vont discréditer le groupe, qui le limoge cette même année. L'admiration avouée de Public Enemy pour le chef de file de la Nation of Islam, Louis Farrakhan, lui attire également la condamnation d'organisations juives. En 1991, l'album Apocalyse 91... The Enemy Strikes Black constitue leur meilleure vente, grâce notamment à la version de Bring Tha Noize enregistrée en duo avec le groupe de « trash metal » Anthrax.

Si le militantisme de Public Enemy incite d'autres artistes à aborder des thèmes d'actualité, l'influence du groupe décline au début des années 1990 lorsque d'autres apparaissent, plus jeunes et plus centrés sur les ghettos, tels N.W.A. (Niggers With Attitude) et Snoop Doggy Dogg. Le groupe semble se disloquer après l'album Muse Sick N Hour Mess Age (1994) mais revient en 1998 avec un nouvel album de chansons pour le film de Spike Lee He Got Game, avant de partir en tournée.

Après Public Enemy, la musique populaire ne sera jamais plus comme avant...

— Eugène LLEDO

— Greg TATE

— Universalis

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Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore
  • : rédacteur pour The Village Voice, New York, auteur
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Eugène LLEDO et Greg TATE. PUBLIC ENEMY [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Public Enemy - crédits : Mark Allan/ AP/ SIPA

Public Enemy

Autres références

  • DEF JAM RECORDS

    • Écrit par Universalis, Charlie GILLETT
    • 207 mots

    Propriétaires de Rush Management, Rick Rubin et Russell Simmons ont parmi leurs clients plusieurs groupes pionniers du hip-hop, tel Run-DMC. En 1984, ils abandonnent leurs fonctions de manager pour fonder leur propre label, Def Jam, et signent rapidement un contrat de distribution avec la firme Columbia...

  • RAP, musique

    • Écrit par Olivier CACHIN
    • 5 833 mots
    • 6 médias
    ...Parallèlement, le duo new-yorkais Eric B. & Rakim annonce le gangsta rap avec des textes radicaux et des rythmiques hypnotiques sur un tempo ralenti. Leur album Paidin Full (1987) est devenu un classique. Enfin, avec ses trois premiers albums, Yo! Bum Rush the Show, It Takesa Nation of Millions to...

Voir aussi