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LANDOWSKI PAUL (1875-1961)

Paul Landowski s’inscrit dans la sculpture française de tradition néo-classique en réaction aux avant-gardes de la première moitié du xxe siècle. Certains de ses monuments comptent parmi les plus célèbres au monde : LeChristrédempteur (1931) de Rio de Janeiro et la statue de Sun Yat-sen(1930) à Nankin accueillent chaque jour des milliers de visiteurs, alors que lui-même reste peu connu. Un paradoxe qui manifeste qu’une œuvre sculpturale inscrite dans l’espace public est d’une nature spécifique.

Un art monumental

Bill of Rights de 1689 - crédits : AKG-images

Bill of Rights de 1689

Paul Landowski naît en 1875 à Paris. Après des études secondaires au cours desquelles il se lie d’amitié avec Henri Barbusse, sa vocation précoce l’oriente en 1895 vers l’École des beaux-arts dans l’atelier de Louis-Ernest Barrias. En 1900, son David combattant remporte le premier grand prix de Rome et lui permet d’être pendant quatre ans pensionnaire de la Villa Médicis. Là, il se familiarise avec l’Italie antique et celui de la Renaissance. Son envoi de Rome, Le Rhapsode, est présenté au Salon des artistes français en 1906. À son retour il s’installe à Boulogne-Billancourt. Dès cette époque, il conçoit son projet majeur, demeuré inachevé : LeTemple de l’Homme. Il voyage en Afrique du Nord d’où il rapporte des images fortes qu’il utilise maintes fois. Il reçoit des commandes tant de l’État que de particuliers. Il achève avec Henri Bouchard LeMur de la Réformation à Genève en 1917, quittant ainsi pour quelques mois la section de camouflage où il avait été enrôlé pendant la Première Guerre mondiale. Sa participation exceptionnelle à l’exposition des Arts décoratifs de 1925, où il montre un élément de son Temple (Le Héros), fait événement.

Professeur à l’École des beaux-arts et à l’académie Julian, il se voit confier des commandes prestigieuses : le Christ rédempteur de Rio de Janeiro et le Sun Yat-sen de Nankin. Il est élu membre de l’Institut en 1926. En 1933, il prend la direction de la Villa Médicis, puis en 1937 celle de l’École des beaux-arts à Paris où il travaille au rapprochement entre peinture, sculpture et architecture. Il supervise le programme de sculptures du palais de Chaillot pour l’Exposition universelle de 1937. La Seconde Guerre mondiale le contraint à évacuer l’École vers Bordeaux. À l’automne de 1941, afin de favoriser la libération de certains de ses étudiants prisonniers il accepte avec, entre autres, Paul Belmondo, André Dunoyer de Segonzac et André Derain, de faire un voyage en Allemagne, ce qui l’amène à comparaître en 1944 devant la commission d’épuration de la société des artistes français, où sa culpabilité n’est pas retenue. Les commandes d’après guerre deviennent d’autant plus difficiles à obtenir que le sculpteur poursuit un travail jugé académique alors que se développe une nouvelle esthétique. Il réalise néanmoins des œuvres importantes jusqu’à sa mort en 1961 à Boulogne-Billancourt. Son atelier laisse place à un musée-jardin qu’il a toujours ardemment souhaité.

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Écrit par

  • : professeure agrégée de philosophie, docteure en sciences de l'éducation, secrétaire générale de l'association des Amis du musée Landowski, retraitée de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Élisabeth CAILLET. LANDOWSKI PAUL (1875-1961) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bill of Rights de 1689 - crédits : AKG-images

Bill of Rights de 1689

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