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YOUDENITCH NIKOLAÏ NIKOLAÏEVITCH (1862-1933)

Issu d'une famille de petite noblesse, Youdenitch est, en 1887, officier breveté d'état-major. En 1904-1905, il prend part à la guerre russo-japonaise. En 1914, il est nommé chef d'état-major de la région militaire du Caucase. En 1915, il commande l'armée du Caucase engagée contre les Turcs. Excellent stratège, Youdenitch réussit à avancer jusqu'au-delà d'Erzeroum. En mars 1917, il est nommé commandant en chef du front du Caucase.

Nikolaï Youdenitch - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archives/ Getty Images

Nikolaï Youdenitch

Après la révolution d'Octobre, il quitte le Caucase et se rend en Finlande. N'ayant pas réussi à établir un front antibolchevique avec les Finlandais, il se rend en 1918 en Estonie et, avec l'aide des Anglais, y organise une petite armée composée surtout d'officiers. En juin 1919, Koltchak le nomme commandant en chef des forces blanches du Nord-Ouest. Pour dégager Koltchak durement pressé, il lance aussitôt sa première offensive contre Petrograd. Le 16 juin, après une avance rapide, ses armées emportent le fort de Krasnaïa Gorka aux abords de Petrograd, mais sont repoussées peu après vers la frontière estonienne : le 12 août 1919 est constitué, sous la présidence de S. G. Lianozov, le gouvernement de la Russie du Nord-Ouest. Le 28 septembre 1919, Youdenitch lance une seconde offensive plus importante. L'Armée blanche, malgré son infériorité numérique (18 500 hommes et 57 canons, contre 26 650 hommes et 148 canons), réussit à percer le front de la VIIe armée rouge. Le 4 octobre 1919, elle coupe la voie ferrée Pskov-Petrograd ; le 16 octobre, elle prend Krasnoïe-Selo et Gatchina et le 20 octobre, atteint les faubourgs de Petrograd. C'est le plus grand danger jamais couru par la capitale de la Russie soviétique, mais le même jour deux armées rouges, la VIIe et la XVe, soutenues par des milices ouvrières, passent à la contre-attaque. L'armée de Youdenitch recule.

En novembre 1919, après une sévère défaite, elle repasse la frontière de l'Estonie. Elle est désarmée et internée dans des camps où la majeure partie des rescapés périt de l'épidémie de typhus et de malnutrition. Youdenitch émigre en France et meurt à Saint-Laurent-du-Var.

— Alexandre BENNIGSEN

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Alexandre BENNIGSEN. YOUDENITCH NIKOLAÏ NIKOLAÏEVITCH (1862-1933) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Nikolaï Youdenitch - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archives/ Getty Images

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