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NEUROSCIENCES COGNITIVES ET SOMMEIL

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Sommeil et consolidation en mémoire

L’hypothèse que le sommeil favorise l’apprentissage et les processus de consolidation en mémoire est soutenue par un vaste ensemble d’études tant comportementales que par neuro-imagerie. La consolidation est le processus temporel par lequel des traces mnésiques récemment acquises et initialement fragiles sont renforcées et/ou améliorées en mémoire à long terme, en dehors de l’épisode d’apprentissage. Ces processus sont sous-tendus par la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité de notre cerveau à s’adapter de manière dynamique pour intégrer de nouvelles expériences. La réorganisation des réseaux corticaux, la modification et le remodelage des connexions synaptiques au cours du sommeil peuvent être considérés comme le reflet neurophysiologique des mécanismes de plasticité cérébrale qui sous-tendent la formation de la mémoire et sa consolidation. Les études de neuro-imagerie montrent que les régions cérébrales actives à l’éveil au cours d’un apprentissage le sont à nouveau au cours du sommeil qui suit cet apprentissage, suggérant que ce dernier est « rejoué » en sommeil pour favoriser son inscription en mémoire à long terme. Il est également possible de stimuler la consolidation d’informations récemment apprises en proposant au cours du sommeil des indices liés à l’apprentissage préalable (odeurs, sons à intensité faible, parties de mots appris, etc.), les éléments ainsi indicés au cours du sommeil étant mieux rappelés le lendemain que les autres éléments. Il reste toutefois difficile d’identifier le rôle précis des différents stades de sommeil pour la consolidation en mémoire, d’autant plus que la mémoire elle-même est composée de plusieurs sous-systèmes qui dépendent de réseaux cérébraux spécifiques. À l’heure actuelle, on trouve de manière consistante un rôle favorable du sommeil lent pour la consolidation de mémoires verbales et spatiales, et dans certains cas de l’apprentissage de nouvelles habiletés perceptives et/ou motrices. Le rôle du sommeil paradoxal reste plus débattu, contrairement à une croyance établie qui lie en premier ce stade du rêve vivace aux processus de mémoire. Dans l’état actuel de nos connaissances, le sommeil paradoxal pourrait jouer un rôle particulier pour la consolidation de mémoires émotionnelles et de certains apprentissages complexes.

— Philippe PEIGNEUX

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Philippe PEIGNEUX. NEUROSCIENCES COGNITIVES ET SOMMEIL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 20/03/2017