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NATURE, notion de

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Nature et Être

Dans le contexte chrétien et pendant tout le Moyen Âge, l'usage du concept de nature est pratiquement synonyme d'essence. La nature est pour Augustin (354-430) « ce qui constitue un être dans son espèce ». Selon Boèce (480-524), possèdent une nature « toutes les choses qui sont et peuvent être saisies par l'intellect ». Dieu a une nature même si elle n'est connue par nous que négativement. Seul le non-être n'a pas de nature. Tout être, en dehors de Dieu lui-même, est créé, c'est-à-dire affecté par le changement, le passage du non-être à l'être. Et l'on peut parler de la nature d'un Dieu immuable, puisque celle-ci est le principe du mouvement qui affecte les choses créées. Au xiiie siècle, on distingue la nature divine comme « nature naturante » et la nature créée comme « nature naturée ». Appliqué au créé, « nature » ne signifie plus le principe du mouvement mais le donné qui en résulte. Apparaît un nouveau clivage essentiel dans les usages du terme : il distingue la nature comme principe de l'être et de son mouvement, et la nature comme phénomène. Tout au long du haut Moyen Âge, la nature comme ensemble des choses créées sera considérée comme étant l'image du créateur (Augustin), ou comme étant le Livre où l'on peut déchiffrer les intentions de celui-ci.

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Écrit par

  • : maître de conférences à l'université de Bourgogne

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Pour citer cet article

Hubert FAES. NATURE, notion de [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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