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NATURE MORTE À LA CHAISE CANNÉE (P. Picasso)

Réalisée à Paris en mai 1912, la Nature morte à la chaise cannée de Picasso marque, dans l'histoire de la peinture, la découverte du collage. Celle-ci est issue du désir commun à Picasso et à Braque de retourner à la réalité face au risque d'abstraction du cubisme analytique dans sa phase la plus hermétique : après que Braque eut peint, en 1910, des éléments en trompe l'œil (un clou par exemple), puis, durant l'hiver de 1911-1912, des lettres et des chiffres réalisés au pochoir, Picasso décida, en mai 1912, d'introduire dans ses œuvres des matériaux étrangers aux techniques picturales classiques, des matériaux réels, des fragments de la réalité : ici un morceau de toile cirée imprimée à l'imitation d'un cannage de chaise et une corde. Si le premier élément renvoie sans équivoque à la chaise elle-même, le second a un statut plus ambigu : fait-il partie de la nature morte ou constitue-t-il simplement un cadre pour l'œuvre, est-il un matériau collé sur la nature morte au même titre que le cannage ou est-il étranger à la composition comme un simple cadre ? Quoi qu'il en soit, Picasso ouvre par cette œuvre la voie au cubisme synthétique et, de façon plus générale, à toute l'esthétique du collage et de l'assemblage.

— Isabelle EWIG

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Écrit par

  • : maître de conférences en histoire de l'art contemporain à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Isabelle EWIG. NATURE MORTE À LA CHAISE CANNÉE (P. Picasso) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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