NAINES BRUNES
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La détection des naines brunes
Bien que leur existence ait été prédite théoriquement en 1963 par deux chercheurs japonais, Chushiro Hayashi et Takenori Nakano, et indépendamment par un Américain, Shiv Kumar, la détection des naines brunes fut tardive, à cause de leur faible luminosité.
Ce n'est qu'en 1995 que la preuve indéniable de l'existence de ces objets fut apportée avec la découverte de Gliese 229B, une naine brune compagne de l'étoile Gliese 229A. Cette découverte fut possible grâce à l'utilisation d'un coronographe, qui supprime artificiellement la lumière du compagnon stellaire, beaucoup plus brillant. En effet, bien que Gliese 229A soit une étoile de faible masse (0,5 masse solaire environ), elle n'en reste pas moins 1 000 fois plus brillante que son compagnon substellaire. À la suite de la détection de Gliese 299B, les découvertes de naines brunes se sont enchaînées, soit dans le voisinage solaire, où elles sont relativement vieilles (de quelques centaines de millions d'années à un milliard d'années) et peu brillantes, soit dans des amas d'étoiles jeunes, plus éloignés mais où elles sont plus brillantes. Des avancées remarquables sont dues à plusieurs projets de cartographie du ciel avec des instruments sensibles aux sources infrarouges. Les projets européen DENIS (Deep Near Infrared Survey), américain 2MASS (Two Micron All-Sky Survey) et international SDSS (Sloan Digital Sky Survey) ont ainsi permis de détecter plusieurs centaines de naines brunes.
La plupart des naines brunes observées ont des températures effectives, caractérisant la température de surface, comprises entre 1 000 et 2 500 kelvins (K). Les naines brunes les plus froides ont une température effective de 600 à 700 K et une luminosité un million de fois plus faible que celle du Soleil. C'est le cas, par exemple, de 2MASS J0415-0935 ; en supposant un âge d'un milliard d'années, raisonnable pour un objet du voisinage solaire, sa masse serait de 0,015 masse solaire, soit seulement 15 masses de Jupiter. La recherche de naines brunes encore plus froides est [...]
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Écrit par :
- Isabelle BARAFFE : directrice de recherche au C.N.R.S., École normale supérieure, Lyon
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Isabelle BARAFFE, « NAINES BRUNES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/naines-brunes/