Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SCHWIND MORITZ LUDWIG VON (1804-1871)

<it>L'Heure matinale</it>, H. L. von Schwind - crédits :  Bridgeman Images

L'Heure matinale, H. L. von Schwind

Illustrateur et peintre d'origine autrichienne dont l'art a connu jusqu'à une date récente une immense popularité dans les pays germaniques. Après des études secondaires classiques, Moritz von Schwind étudie à l'Académie des beaux-arts de Vienne tout en dessinant des vignettes, des figures de mode ou des cartes de vœux pour gagner sa vie. Passionné de musique et de littérature, il est alors l'un des amis les plus intimes de Schubert et, dans le cercle amical et fervent des « schubertiades », il est aussi très lié avec des écrivains comme Bauernfeld et Grillparzer. Il s'installe en 1828 à Munich, où il devient en 1847 professeur à l'Académie des beaux-arts, après avoir vécu quelques années à Karlsruhe et à Francfort. À Munich, la protection du peintre nazaréen Cornelius lui vaut de participer à la décoration de la Nouvelle Résidence, où il illustre à fresque des scènes tirées du Phantasus de Tieck. C'est le début d'une brillante carrière de décorateur qui s'exerce de Karlsruhe (Académie des beaux-arts) au château de la Wartburg et à Vienne (foyer de l'Opéra). Outre cette activité, il produit de nombreux tableaux de chevalet ainsi que des cartons peints à l'aquarelle. À quelques exceptions près, comme le charmant et célèbre tableautin de la Schackgalerie à Munich, L'Heure matinale, son œuvre est presque exclusivement consacrée à l'illustration de contes populaires, de légendes germaniques et d'épisodes de l'histoire allemande du Moyen Âge. La figure du gnome Rübezahl, l'histoire de Cendrillon, la Danse des elfes, le conte des Sept Corbeaux, sujets préférés d'un romantisme bon marché, firent son succès auprès d'un public peu sensible aux faiblesses de son style : dessin dépourvu de caractère, amalgame des plus fades poncifs, coloriage terne et dépourvu d'harmonie, compositions routinières d'une habile platitude. Certains historiens de l'art virent en Schwind un des plus grands artistes du siècle ; ce jugement est des plus intéressants pour l'histoire du goût.

— Pierre VAISSE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Genève

Classification

Pour citer cet article

Pierre VAISSE. SCHWIND MORITZ LUDWIG VON (1804-1871) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>L'Heure matinale</it>, H. L. von Schwind - crédits :  Bridgeman Images

L'Heure matinale, H. L. von Schwind

Voir aussi