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MÈRE COURAGE, Bertolt Brecht Fiche de lecture

Bertolt Brecht - crédits :  Fred Stein Archive/ Archive Photos/ Getty Images

Bertolt Brecht

Cette pièce en douze tableaux de Bertolt Brecht (1898-1956), sous-titrée Chronique de la guerre de Trente Ans, et écrite en 1939, est inspirée des Aventures de Simplicius Simplicissimus (1669), « roman éducatif » de Grimmelshausen. La première représentation eut lieu à Zurich en avril 1941, avec Therese Giehse dans le rôle-titre. La pièce fut reprise à Berlin en janvier 1949, avec Hélène Weigel, dans une mise en scène de l'auteur et de Erich Engel.

Une vie dans la guerre

<em>Mère Courage</em> de B. Brecht, mise en scène de Deborah Warner - crédits : Robbie Jack/ Corbis/ Getty Images

Mère Courage de B. Brecht, mise en scène de Deborah Warner

Pendant la guerre de Trente Ans, la cantinière Anna Fierling, dite Mère Courage, accompagnée de ses deux fils, Eilif et Schweizerkas, et de sa fille muette, Catherine, tire sa lourde charrette sur les routes d'Europe, profitant de la guerre pour faire du commerce. La pièce commence au printemps 1624, alors que la Suède recrute pour la guerre contre la Pologne. Un recruteur et un adjudant voudraient engager Eilif. Mère Courage s'interpose mais, tandis que l'adjudant détourne son attention en lui faisant miroiter une bonne affaire, le recruteur disparaît avec Eilif.

Deux ans plus tard, Mère Courage retrouve Eilif en Pologne ; le chef des armées félicite celui-ci pour avoir volé vingt bœufs à des paysans et l'invite à sa table ; Mère Courage en profite pour vendre très cher un chapon au cuisinier. Entre-temps, Schweizerkas, le fils honnête, est devenu trésorier d'un régiment finnois. Sa mère le rencontre trois ans plus tard ; les affaires prospèrent ; le cuisinier et l'aumônier du régiment apportent des nouvelles d'Eilif, mais une attaque des catholiques vient interrompre la conversation. L'aumônier quitte son vêtement ecclésiastique et se réfugie auprès de Mère Courage. Schweizerkas, à qui l'intendant a confié la cassette du régiment, se fait prendre en voulant la restituer. Mère Courage pourrait verser de l'argent pour sauver la vie de son fils, mais elle marchande trop longtemps, et il est exécuté.

Mère Courage suit maintenant les armées catholiques. Elle doit composer avec les soldats, et renonce à porter plainte lorsqu'ils déchirent la bâche de sa carriole ou lui réclament une amende injustifiée. Catherine, toujours plus critique vis-à-vis du commerce de sa mère, sauve un nouveau-né dans une ferme bombardée. Devant la ville d'Ingolstadt, en Bavière, pendant l'enterrement du grand capitaine Tilly, Mère Courage envoie sa fille en ville chercher des marchandises ; Catherine est attaquée et défigurée par des soldats.

Après la mort du roi de Suède Gustave Adolphe, Mère Courage craint que revienne la paix : elle vient d'acheter de nouvelles fournitures. De fait, un armistice est signé. Le cuisinier rejoint Mère Courage après un long périple. Eilif, qui se livre toujours au pillage, est condamné et exécuté pour un acte qui lui aurait valu les honneurs en temps de guerre. Ignorant la mort de son fils, Mère Courage se réjouit d'apprendre la reprise des hostilités après seulement trois jours de paix.

Deux ans plus tard, à l'automne 1634, la carriole est dans les montagnes bavaroises. C'est l'hiver, les affaires vont mal. Le cuisinier, qui a hérité d'une petite auberge à Utrecht, propose à Mère Courage de l'y accompagner, mais sans Catherine : Mère Courage refuse. Restées seules, la mère et la fille continuent à tirer la carriole sur les routes. En janvier 1836, elles sont avec les troupes catholiques qui menacent la ville de Halle. C'est la nuit. Mère Courage est allée en ville acheter à bas prix des marchandises à ceux qui s'enfuient, tandis que Catherine est restée près d'une ferme. La consigne est de ne faire aucun bruit, car les troupes se préparent à l'assaut. Les paysans de la ferme parlent de carnage et cherchent le salut dans la prière. Catherine monte sur le toit et se met à battre le tambour, ultime protestation désespérée contre[...]

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Écrit par

  • : professeur au département des arts du spectacle à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-la Défense, traducteur, dramaturge

Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis BESSON. MÈRE COURAGE, Bertolt Brecht - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<em>Mère Courage</em> de B. Brecht, mise en scène de Deborah Warner - crédits : Robbie Jack/ Corbis/ Getty Images

Mère Courage de B. Brecht, mise en scène de Deborah Warner

Bertolt Brecht - crédits :  Fred Stein Archive/ Archive Photos/ Getty Images

Bertolt Brecht

Autres références

  • BRECHT BERTOLT - (repères chronologiques)

    • Écrit par Florence BRAUNSTEIN
    • 524 mots

    10 février 1898 Naissance à Augsbourg (Souabe).

    1914-1918 Première Guerre mondiale.

    1917 Commence des études de lettres, puis de médecine, à l'université de Munich.

    1918 Découvre le théâtre de Frank Wedekind. Première version de Baal.

    1919 Brecht montre des sympathies pour le mouvement...

  • MONTERO GERMAINE (1909-2000)

    • Écrit par Guy ERISMANN
    • 725 mots

    De souche alsacienne, Germaine Heygel naît le 22 octobre 1909 faubourg Montmartre à Paris et vit ses premières années dans un pavillon à Montrouge. À dix-neuf ou vingt ans, elle se rend en Espagne où elle devient auditrice à l'université de Valladolid. Elle habite ensuite Madrid, partage la vie culturelle...

Voir aussi