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MENG TZEU ou MENCIUS ou MENGZI [MONG-TSEU](372-289 av. J.-C.)

Parmi les « cent écoles de pensée » qui se développèrent pendant la période politiquement troublée mais intellectuellement brillante des Royaumes combattants de la Chine ancienne (— 481-— 221), Meng Tzeu représente le versant idéaliste et libéral du courant confucéen (école des Lettrés). Pour lui, l'homme est naturellement bon mais un environnement peu favorable peut le détourner de sa nature. D'où la nécessité d'un gouvernement juste et humain qui permette aux individus d'obtenir les conditions de vie sans lesquelles la pratique de la vertu est impossible. Meng Tzeu introduit l'idée d'une nécessaire légitimité populaire au pouvoir, affirme que « c'est le peuple qui a le plus haut rang dans l'État... c'est le souverain qui compte le moins » et appelle au renversement d'un gouvernement injuste. Il recommande au gouvernement de distinguer les hommes de valeur et d'employer des personnes capables. Au plan économique, il critique les monopoles, prône la diminution des impôts sur les produits alimentaires, le remplacement des impôts sur les paysans par des fermages, la suppression des péages et octrois et la diminution des charges sur les marchands. Il n'eut aucun succès à son époque mais fut ensuite considéré par la tradition chinoise comme le « second sage » après Confucius. L'ouvrage éponyme (vers — 300 ) exposant ses enseignements sera intégré dans les « Quatre Livres » qui définissent le canon confucéen.

— Marc PÉNIN

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Écrit par

  • : maître de conférences de sciences économiques à l'université de Montpellier-I

Classification

Pour citer cet article

Marc PÉNIN. MENG TZEU ou MENCIUS ou MENGZI [MONG-TSEU] (372-289 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHINOISE (CIVILISATION) - La littérature

    • Écrit par Paul DEMIÉVILLE, Jean-Pierre DIÉNY, Yves HERVOUET, François JULLIEN, Angel PINO, Isabelle RABUT
    • 47 507 mots
    • 3 médias
    ...Zhou ; on n'en retiendra que les aspects littéraires. La plus ancienne des œuvres philosophiques de cette époque, qui nous soit parvenue, est celle de Mencius (Mengzi, « maître Meng »), qui vécut dans la seconde moitié du ive siècle. Comme Confucius, comme Mozi, Mencius était originaire du pays...
  • CONFUCIUS & CONFUCIANISME

    • Écrit par ETIEMBLE
    • 14 434 mots
    • 2 médias
    Au milieu de ces violentes polémiques, un philosophe doublé d'un écrivain, Mengzi, que les jésuites latinisèrent en Mencius (370-290), avait élaboré et sur plus d'un point renouvelé la doctrine. Comme son maître, il entendait préparer un gouvernement fondé sur la bienveillance : « Tous...
  • XUNZI [SIUN-TSEU], XUNKUANG [SIUN-K'OUANG] ou XUNJING [SIUN-KING] (env. 300-env. 220 av. J.-C.)

    • Écrit par Kristofer SCHIPPER
    • 822 mots

    Après Confucius et Mencius, maître Xun, dont le nom personnel est Jing, est le troisième grand penseur de l'école confucianiste. Il vécut à l'époque des Royaumes Combattants ; son disciple le mieux connu fut Li Si, le ministre de l'État de Qin, grâce à qui l'empire allait pouvoir être fondé en ~...

  • YANG ZHU [YANG TCHOU] (actif vers 350 av. J.-C.)

    • Écrit par Kristofer SCHIPPER
    • 588 mots

    Penseur individualiste et hédoniste de la Chine antique, Yang Zhu est un des esprits les plus originaux et les plus grands de son époque. Pour Mencius (Mengzi), l'école dont il est le chef de file égale en importance celle de Confucius et de Mo Di (Mozi, ou Micius). Mais l'œuvre de Yang Zhu est perdue,...

Voir aussi