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PECHSTEIN MAX (1881-1955)

Le seul membre du groupe Die Brücke, auquel il avait adhéré en 1906, à avoir séjourné à Paris. L'œuvre de cet ancien peintre en bâtiment fut donc, à plusieurs égards, plus personnelle que celle de ses collègues. Max Pechstein devait, en effet, subir l'influence de Gauguin, puis celle de Cézanne et enfin celle de Matisse (vers 1912) ; lui-même découvrait directement l'exotisme pendant un voyage aux îles Palaos (1913-1914). Aussi son interprétation de l'art primitif est-elle d'une étonnante franchise et les peintures qu'il lui inspira (Romnay, 1917, musée de Marburg) comptent-elles parmi ses meilleures. Pour le reste, Pechstein pratiqua un expressionnisme assez brutal, dominé par des couleurs violentes (La Maison verte, 1909, Wallraf-Richardz Museum, Cologne ; Le Masque jaune, 1910, coll. part., Berlin). Dans d'autres toiles, notamment Le Bateau de sauvetage (1913, coll. part., New York) entièrement construit sur une seule oblique, l'influence de Cézanne impose un ordre au heurt des volumes. Les portraits féminins de Pechstein, bien que toute agressivité n'en soit pas absente, comportent cependant une sensualité authentique assez rare dans la peinture expressionniste. Après 1918, il évolua vers un modernisme éclectique non dénué d'habileté (Soleil levant, 1932, musée de Sarrebruck), mais assez superficiel. Sa carrière féconde jusqu'alors fut brutalement interrompue par l'avènement du nazisme. Pechstein fut chassé de son poste de professeur à Berlin, qu'il devait retrouver en 1945. En dépit de ses attaches jamais démenties avec un réalisme souvent lourd et aussi des préoccupations formelles qui lui valurent un succès assez rapide, Pechstein demeure un exemple intéressant du romantisme latent de Die Brücke.

— Gérard LEGRAND

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Pour citer cet article

Gérard LEGRAND. PECHSTEIN MAX (1881-1955) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BRÜCKE DIE

    • Écrit par Étiennette GASSER
    • 3 347 mots
    • 3 médias
    Pechstein (1881-1955) est le seul à avoir reçu une formation académique. Il vient à Dresde en 1900 et, en 1906, rejoint la Brücke qui l'initie aux techniques de la gravure. Un séjour à Paris en fait un importateur du fauvisme. Dès 1908 à Berlin, il expose à la Sécession en 1909. « Refusé » en 1910, il...
  • EXPRESSIONNISME

    • Écrit par Jérôme BINDÉ, Lotte H. EISNER, Lionel RICHARD
    • 12 621 mots
    • 10 médias
    Le groupe initial s'enrichit en 1906 de Max Pechstein (1881-1955) et, pour un an seulement, d'Emil Nolde (1867-1956), qui a accepté de s'y intégrer sur la proposition de Schmidt-Rottluff. La tête pensante en est Kirchner, un peu plus âgé que ses camarades. Sur un bois gravé, il représente en 1905 une...
  • KIRCHNER ERNST LUDWIG (1880-1938)

    • Écrit par Lionel RICHARD
    • 2 172 mots
    • 6 médias
    ...9 octobre 1906 dans un journal régional. Dans les mois précédents, trois membres supplémentaires ont été associés au groupe : Emil Nolde (1867-1956), Max Pechstein (1881-1955) et Cuno Amiet (1868-1961). En octobre 1906 a lieu une deuxième exposition, comprenant surtout des gravures sur bois, dans les...

Voir aussi