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JACOB MAX (1876-1944)

Personnage insolite de la génération qui, dans les débuts de ce siècle, a inventé une sensibilité nouvelle, Max Jacob est connu surtout comme recréateur du poème en prose : or, cela ne va pas sans injustice contre le reste de son œuvre poétique et romancière. On a peint souvent du dehors le personnage, fauteur et conteur d'anecdotes, commère, mystique, astrologue, en veste de garçon boucher et monocle, bavard montmartrois, solitaire, épistolier infatigable ; au physique, il s'accordait une vague ressemblance avec Baudelaire ou Marcel Schwob ; de toute façon, un personnage qui, du Bateau-Lavoir à Saint-Benoît, fait à jamais partie, entre ses amis – Picasso, Salmon, Apollinaire... – du tableau des arts et de la littérature en France dans la première moitié du xxe siècle.

Max Jacob - crédits : Sasha/ Hulton Archive/ Getty Images

Max Jacob

<it>Portrait de Max Jacob</it>, A. Modigliani - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait de Max Jacob, A. Modigliani

Reste à le peindre du dedans, et ce dedans est l'œuvre même, avec plus de quarante titres, sans parler du fonds épistolaire.

Le personnage

Né à Quimper, où il fait de brillantes études, Max Jacob entre à l'École coloniale de Paris, l'abandonne deux ans plus tard, se risque à la critique d'art, veut être peintre, rencontre Pablo Picasso, André Salmon et Guillaume Apollinaire, publie des contes pour enfants – Histoire du roi Kaboul Ier et du marmiton Gauvain (1903), Le Géant du Soleil (1904) –, campe dans la misère à bord du Bateau-Lavoir, au 7, rue Ravignan, a une première vision du Christ en 1909, écrit des ouvrages d'inspiration religieuse – Saint Matorel (1911), Œuvres burlesques et mystiques du frère Matorel (1912) –, réussit à se faire baptiser en 1915, après une seconde vision du Christ, édite à compte d'auteur Le Cornet à dés, en 1917. Désormais, le rythme de ses productions – gouaches, dessins, poèmes, romans, méditations, fantaisies – s'accélère ; il se retire à Saint-Benoît-sur-Loire de 1921 à 1928, vit à Paris de 1928 à 1937, revient à Saint-Benoît où il est arrêté par la Gestapo, comme Juif, le 24 février 1944, et meurt, quelques jours après, le 5 mars, à Drancy.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Yvon BELAVAL. JACOB MAX (1876-1944) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Max Jacob - crédits : Sasha/ Hulton Archive/ Getty Images

Max Jacob

<it>Portrait de Max Jacob</it>, A. Modigliani - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait de Max Jacob, A. Modigliani

Autres références

  • TOULOUSE ROGER (1918-1994)

    • Écrit par Guy BELOUET
    • 616 mots

    En 1936, Max Jacob dépose un petit mot chez le libraire orléanais qui expose quelques toiles à sa devanture, à l'intention de leur auteur : « Monsieur, votre peinture m'intéresse, venez à Saint-Benoît ». Il venait à l'instant même de découvrir Roger Toulouse. Le choc de la rencontre entre les deux...

Voir aussi