Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NIEMÖLLER MARTIN (1892-1984)

Martin Niemoller - crédits :  Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Martin Niemoller

Pasteur protestant allemand, Martin Niemöller fait la Première Guerre mondiale comme commandant de sous-marin. Administrateur de la mission intérieure du land de Münster-Westphalie de 1924 à 1930, il devient pasteur de la paroisse de Berlin-Dahlem. Lors de l'arrivée au pouvoir de Hitler, il ajoute une note à son livre, Du sous-marin à la chaire (Vom U-Boot zur Kanzel), par laquelle il salue cet événement comme une « renaissance nationale ». L'introduction, dans la législation de l'Église, du « paragraphe aryen » — loi qui frappe de discrimination les juifs convertis — le fait changer d'avis. Le 21 septembre 1933, il crée le Pfarrernotbund (Association des pasteurs dans la détresse), ralliant ainsi l'opposition regroupée autour de K. Barth et de la revue Theologische Existenz heute. Niemöller, dont l'origine prussienne interdit qu'on le traite d'apatride, va être une des chevilles ouvrières de l'Église confessante, mouvement qui rassemble l'opposition théologique à l'idéologie des nazis et qui proclame sa foi par la Confession de Barmen (1934). Niemöller fait des tournées de conférences, dénonçant devant de nombreuses foules l'emprise du pouvoir sur l'Église. Il apparaît ainsi, aux yeux du monde, comme le champion de l'opposition à Hitler.

Relevé de ses fonctions pastorales en 1934, il reste néanmoins actif dans l'Église confessante. En 1937, il est arrêté et, malgré un jugement relativement clément du tribunal, enfermé comme « prisonnier privé du Führer ». Il séjourne successivement dans les camps de concentration de Sachsenhausen, de Dachau et du Sud-Tyrol ; il n'est libéré par les Américains qu'après une grève de la faim de quarante-quatre jours, le 21 juin 1945.

La guerre terminée, Niemöller continue de se montrer peu accommodant. Il prêche inlassablement que toute renaissance allemande exige au préalable que les Allemands reconnaissent leur culpabilité. Au cœur de la période dite de la guerre froide, il s'engage en faveur d'une détente entre l'Est et l'Ouest. Il s'oppose énergiquement au réarmement allemand, se révèle un adversaire résolu des armements atomiques et finit par être intégralement pacifiste. Aussi essaie-t-on de le combler d'honneurs, lui faisant jouer « le rôle d'une potiche » (K. Barth) : en 1945, il est nommé membre du Conseil de l'Église évangélique allemande et directeur des affaires étrangères de ce Conseil. Lorsqu'en 1956 on lui retire ce dernier poste, il démissionne également du Conseil. En 1961, il est élu coprésident du Conseil œcuménique des Églises.

— Jean-Louis KLEIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis KLEIN. NIEMÖLLER MARTIN (1892-1984) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Martin Niemoller - crédits :  Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Martin Niemoller

Autres références

  • BARMEN CONFESSION DE FOI DE (1934)

    • Écrit par Jean-Louis KLEIN
    • 486 mots
    • 1 média

    Déclaration de l'Église confessante d'Allemagne contre le nazisme et contre l'emprise qu'il voulait exercer sur le protestantisme allemand. L'arrivée au pouvoir de Hitler, en janvier 1933, déchira ce dernier. Le 25 avril 1933, une « Église évangélique de la nation allemande » est...

Voir aussi