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JULLIAN MARCEL (1922-2004)

Tour à tour et parfois tout à la fois éditeur, écrivain, scénariste, producteur, homme de radio et de télévision, Marcel Jullian était un personnage incontournable du paysage médiatique français.

Né le 31 janvier 1922 à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), Marcel Jullian, après des études à la faculté des lettres de Paris, exerce différents métiers, tels que mineur de fond, conducteur de poids lourds, laveur de voitures et pilote d'avion. « Autant d'expériences qui ont enrichi mon imagination », disait-il. Entré dans la Résistance à vingt-deux ans, il est arrêté et condamné à mort par les nazis. Dans sa cellule, il récite à ses compagnons d'infortune des vers de Rimbaud et d'Aragon et gardera à jamais le goût de la poésie. En 1955, il prend la direction littéraire des éditions Amiot-Dumont (1955). Il est ensuite nommé P.-D.G. de la Librairie académique Perrin de 1962 à 1974, et devient parallèlement le président de la librairie Plon et des éditions Julliard de 1967 à 1974. En 1978, armé de cette expérience, il crée sa propre maison d'édition, l'Atelier Marcel Jullian.

Sa passion pour l'écriture trouve une nouvelle source d'expression dans les possibilités offertes par le cinéma et la télévision. En 1964, il entame une carrière de scénariste et de dialoguiste qui sera jalonnée de succès : Cent Mille Dollars au soleil (H. Verneuil, 1964) avec Lino Ventura, Le Corniaud (G. Oury, 1965) avec Bourvil et Louis de Funès, La Grande Vadrouille (ibid., 1967), La Louve solitaire (E. Logereau, 1968) puis Fleur d'oseille (G. Lautner, 1968), Le Cerveau (G. Oury, 1969) avec Bourvil, Jean-Paul Belmondo et David Niven, puis Le Mur de l'Atlantique (M. Camus, 1970). En 1971, il est à nouveau au cœur de l'un des plus grands succès du grand et du petit écran avec La Folie des grandeurs (G. Oury), qui marque la constitution du duo inédit formé par Louis de Funès et Yves Montand. Il revient au cinéma dans les années 1980 et passe derrière la caméra pour réaliser L'Été de nos 15 ans (1983) et Les parents ne sont pas simples cette année (1984).

Marcel Jullian donne à la télévision ses lettres de noblesse avec des productions culturelles, qui épousent ses formes médiatiques. Pionnier de la création de séries télévisées avec Lagardère en 1967, puis Les Enquêteurs associés en 1970, il signe nombre d'adaptations ou de séries, comme La Tragédie de Vérone en 1972 et Les Rois maudits ; en 1973, Docteur Caraïbes ; en 1974, Beau-François et Les Fargeot ; en 1977, Les Folies Offenbach ; en 1980, L'Aéropostale, courrier du ciel ; en 1982, Le Sud. Citons également Charlemagne, Le Prince à cheval en 1993, puis les dialogues du Vieil Ours et l'Enfant en 2001.

Marcel Jullian devient le premier président d'Antenne 2 en janvier 1975. Précurseur de la télévision moderne, il contribue à diversifier les programmes de la télévision publique en créant Les Dossiers de l'écran, le magazine Apostrophes animé par Bernard Pivot et le Grand Échiquier de Jacques Chancel, qui fut un de ses grands amis. Contraint d'abandonner la direction de la chaîne publique en décembre 1977, il revient au service public en 1989 auprès de Philippe Guilhaume, « super-président » d'Antenne 2 et de FR3, qui lui confie la direction d'un comité de création et de programmes.

Cette passion qui l'anime, Marcel Jullian aime avant tout la transmettre. Sa générosité est celle d'un homme qui veut faire vivre la culture pour la faire aimer. À la radio, sur les ondes de France Inter, il anime l'émission Écran Total (1986-1989), entièrement consacrée au septième art. Par l'écriture enfin, par laquelle Marcel Jullian, au travers de nombreux ouvrages parmi lesquels La Bataille d'Angleterre (1965), Délit de vagabondage, Le Maître de Hongrie (1980), Je suis[...]

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Pour citer cet article

Maryse RAMAMBASON. JULLIAN MARCEL (1922-2004) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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