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AZAÑA MANUEL (1880-1940)

Homme politique espagnol, président de la seconde République, écrivain, Manuel Azaña Diaz-Gallo est né en 1880 à Alcalá de Henares (province de Madrid), descendant d’une famille de fabricants, de petits propriétaires fonciers et d’hommes de loi. Il garde de sa formation religieuse, racontée dans son roman autobiographique Le Jardin des moines (1927), un goût de l’étude et un respect de la foi en tant qu’expression de la liberté individuelle. Après un doctorat en droit obtenu en 1900, il devient avocat, haut fonctionnaire, intellectuel. Ses talents d’écrivain et d’orateur lui permettent de prendre part au débat public, dans une Espagne traumatisée par la perte de ses dernières colonies en 1898.

Manuel Azaña - crédits : Keystone-France/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Manuel Azaña

La carrière politique de Manuel Azaña se divise en trois étapes. Durant les années 1900 à 1923, il forme et consolide sa doctrine politique. Il croit d’abord en une tentative de réforme à l’intérieur du cadre de la monarchie, restaurée en 1875. Refusant de tenir les foules pour mineures et considérant légitimes les revendications ouvrières, il défend notamment la libre association. La patrie, qui est pour lui une « association d’hommes libres vivant sous une même loi », ne saurait être sous l’emprise de l’armée ni de l’Église catholique. C’est sur ces bases qu’un État démocratique moderne, respectueux des individus, des associations et des nationalités, pourrait se mettre en place. Revenu du réformisme sous la dictature du général Primo de Rivera (1923-1930), il milite à partir de 1924 pour l’établissement d’une république. Enfin, une fois que celle-ci est proclamée, en avril 1931, Azaña a la possibilité de mettre ses idées en œuvre, d’abord comme ministre de la Guerre (avril-octobre 1931), puis en tant que chef du gouvernement (octobre 1931-septembre 1933 ; février-mai 1936) et enfin comme président de la République (mai 1936-février 1939). En parallèle de ses fonctions gouvernementales, Azaña est élu en juillet 1931 député à l’Assemblée, où il siégera jusqu’à sa dissolution en février 1939.

En tant que ministre de la Guerre, Manuel Azaña entreprend une réforme de l’armée visant à réduire les effectifs des officiers, supprime régions militaires et capitaineries générales, oblige les hauts gradés à prêter serment au nouveau régime. Il contribue, dans le cadre de la réforme constitutionnelle, à une réorganisation des relations entre l’Église et l’État, dans le sens d’une reconnaissance de la personnalité juridique de l’Église. Il ne dissout pas les congrégations religieuses, sauf en cas d’allégeance à une autorité distincte de l’État espagnol et d’atteinte à la sûreté de l’État. Il promeut une réforme agraire, qui prévoit l’expropriation et la redistribution de nombreuses terres, ou la socialisation de certaines d’entre elles. Enfin, il est très favorable aux revendications nationales de la Catalogne, promouvant le statut d’autonomie de 1932.

Avec de telles réformes, Azaña s’attire l’hostilité des ordres militaire et ecclésiastique, qui se manifeste par la tentative de soulèvement du général Sanjurjo en 1932 et, de façon plus discrète, par l’action patiente de l’Association catholique des propagandistes dirigée par Angel Herrera. En même temps, il déçoit les aspirations populaires à une redistribution des terres plus large et plus rapide, n’hésitant pas à réprimer les insurrections par la violence, comme à Arnedo, Castilblanco ou Casas Viejas, ce qui précipite la chute de son gouvernement en 1933. Parti d’une alliance entre la bourgeoisie éclairée et les classes populaires contre la monarchie, il se retrouve dans l’impossibilité de conserver cette alliance sous la République.

Durant les gouvernements de la confédération des droites catholiques formés après leur victoire aux élections de novembre 1933, Azaña conserve son siège de député. Il exprime[...]

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Manuel Azaña - crédits : Keystone-France/ Gamma-Rapho/ Getty Images

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Autres références

  • ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - De l'unité politique à la guerre civile

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    ...s'accumulèrent. Les articles anticléricaux insérés dans le projet de constitution amenèrent la démission d'Alcalá Zamora et de Maura. Cependant Alcalá Zamora accepta la présidence de la République, laissant la direction des affaires à Azaña, qui forma un gouvernement orienté plus à gauche (novembre).