Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LYDIE

Les Mermnades

Après l'orage, la Lydie connaît une brillante renaissance. Délivrée de tout souci du côté de l'Assyrie depuis la mort d'Assurbanipal (626), la Lydie se développe sous deux rois peu connus, Ardys (652-615) et Sadyatte (615-610), mais surtout sous Alyatte (610-561) et Crésus (561-546). Après Gygès, ces souverains s'intéressent aux cités grecques du littoral : Ardys s'empare de Priène et ravage chaque année le territoire de Milet (sans toutefois anéantir celle-ci), jusqu'à ce qu'un traité soit conclu en 604 par son successeur Alyatte grâce à l'intervention de l'oracle de Delphes et du tyran de Corinthe Périandre ; ainsi, le débouché de la vallée du Méandre passe sous le contrôle lydien. Alyatte s'empare aussi de Colophon et détruit Smyrne (575), pour le plus grand profit de Cymé et d'Éphèse, débouchés respectifs des vallées de l'Hermos et du Caystre. Il laisse à ces cités leur autonomie tout en les soumettant à un « protectorat » (G. Radet) : les cités gardent leurs constitutions, qui sont garanties par des chartes royales ; le roi n'impose pas de garnisons lydiennes, mais favorise l'installation de tyrans dont le nom même provient de l'Asie Mineure, tout en se rapprochant de l'étrusque turan (seigneur) ; ainsi, les Melas gouvernent Éphèse pendant un siècle ; le tyran, personnage influent, répartit le tribut et fournit un contingent en cas de guerre.

La Carie est également soumise. À l'est, si la Phrygie avait été conquise, la menace mède commençait à se faire sentir ; une éclipse opportune, prévue par Thalès, interrompit un premier affrontement entre les troupes d'Alyatte et de Cyaxare sur les bords de l'Halys, qui fut reconnu comme frontière entre Médie et Lydie (585). La politique inaugurée par Gygès avait donc été menée à bien. Il devait revenir à Crésus de l'achever en soumettant Milet.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

André LARONDE. LYDIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONQUÊTES DE CYRUS II LE GRAND - (repères chronologiques)

    • Écrit par Jean-Claude MARGUERON
    • 219 mots

    — 559 Cyrus II succède à Cambyse Ier, son père, comme roi d'Anshan et règne sur les Perses, alors que le royaume mède gouverné par Astyage, successeur de Cyaxare, apparaît comme la force montante.

    — 556 Nabonide monte sur le trône de Babylone à la suite d'une conjuration conduite...

  • CRÉSUS, roi de Lydie (561-546 av. J.-C.)

    • Écrit par Universalis
    • 379 mots

    Dernier roi de Lydie (561 av. J.-C.-546 av. J.-C.), mort en 546 av. J.-C.

    Héritier de la dynastie des Mermnades, Crésus aurait été vice-roi et chef des armées avant de succéder à son père, Alyatte, dont la couronne était également convoitée par son demi-frère. Devenu souverain, il achève la conquête...

  • ÉTRUSQUES

    • Écrit par Françoise-Hélène MASSA-PAIRAULT
    • 13 400 mots
    • 17 médias
    ...qui fournit un contexte adéquat où replacer une éventuelle migration de Tyrrhéniens. Certaines sources signalent l'existence d'une «  thalassocratie » lydienne entre 1154 et 954. Cette domination maritime dut être en partie contemporaine de la « thalassocratie » mycénienne. Cependant, si les navigations...
  • GYGÈS, roi de Lydie (env. 685-650 av. J.-C.)

    • Écrit par Universalis
    • 284 mots

    Toutes les sources de l'Antiquité s'accordent sur le fait que Gygès accède au trône de Lydie après avoir assassiné le roi Candaule et épousé la reine, mais il existe plusieurs versions de l'événement lui-même. Hérodote raconte que Candaule, extrêmement fier de la beauté de...

  • Afficher les 10 références

Voir aussi