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LUTTE, sport

Sport de combat opposant deux athlètes qui ont pour objectif de faire tomber leur adversaire et de tenter de l'immobiliser au sol, sur le dos, les deux épaules touchant terre.

Nécropole de Beni-Hassan: scènes de lutte - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Nécropole de Beni-Hassan: scènes de lutte

La lutte est le plus ancien des sports : on en trouve la trace, sous différentes formes dont certaines sont les ancêtres de la lutte moderne, dans de nombreuses civilisations du passé. Certains passages de L'Épopée de Gilgamesh (viie s. av. J.-C.) indiquent qu'une forme de lutte existait en Mésopotamie vers 2500 avant J.-C. Des fresques de la nécropole de Beni-Hassan, édifiée sous le règne des pharaons de la XIIe dynastie (vers 1850 av. J.-C.), représentent des scènes de lutte. La lutte apparaît au programme des jeux Olympiques de la Grèce antique en 708 avant J.-C. : Milon de Crotone (vie-ve s. av. J.-C.) remporte l'épreuve de lutte six fois consécutivement, de 540 à 516 avant J.-C. À la fin du Moyen Âge, rois, princes et ducs entretiennent des équipes de lutteurs. En 1520, un combat oppose, au camp du Drap d'or, le roi de France, François Ier, au roi d'Angleterre, Henri VIII.

À partir du xviiie siècle, les foires itinérantes se multiplient : on y propose diverses exhibitions de lutte. Dans la seconde moitié du xixe siècle naît, en France, la lutte gréco-romaine, dite aussi lutte française ou lutte à mains plates (pour la distinguer des autres sports de combat – boxe, savate, bâton –, où les coups sont permis) : la règle indique : que porter des prises au-dessous de la ceinture ainsi que tout ce qui peut blesser l'adversaire (prises et torsions douloureuses) est interdit ; que les athlètes sont uniquement autorisés à utiliser leurs bras et la partie supérieure de leur corps pour combattre. À ses débuts, la lutte gréco-romaine est un sport professionnel, qui donne lieu à un spectacle prisé par un nombreux public, notamment à l'occasion des Expositions universelles de Paris. Inscrite au programme des premiers jeux Olympiques en 1896 – elle figurera toujours au programme, sauf en 1900 et en 1904 –, la lutte gréco-romaine va devenir un sport amateur, alors que la lutte professionnelle périclite et aura quasi disparu en 1920. Dans le même temps se développe aux États-Unis et en Grande-Bretagne une attraction foraine, baptisée catch-as-catch-can (qu'on peut traduire : « attrape comme tu peux »), qui donnera naissance à la lutte libre, aux codifications moins strictes. À la différence de la lutte gréco-romaine, les prises sur tout le corps, notamment dans les jambes, sont permises. La lutte libre figure au programme des jeux Olympiques en 1904 à Saint Louis et en 1908 à Londres ; depuis 1920, elle a toujours fait partie du programme des Jeux. La lutte libre féminine est sport olympique depuis 2004. En février 2013, la commission exécutive du C.I.O. a néanmoins proposé que la lutte, gréco-romaine comme libre, ne figure plus au programme olympique à partir de 2020. Mais, en septembre 2013, le C.I.O. décide de réintégrer la lutte au programme des Jeux.

La Fédération internationale de lutte amateur est créée en 1912 à Stockholm. Désormais dénommée Fédération internationale des luttes associées, elle compte en 2013 cent soixante-quatorze fédérations nationales affiliées. Les premiers Championnats du monde de lutte gréco-romaine se tiennent en 1950, les premiers Championnats du monde de lutte libre ont lieu en 1951, les premiers Championnats du monde de lutte féminine se déroulent en 1987. Les Championnats du monde ont lieu chaque année (sauf les années olympiques).

Un combat de lutte se tient sur un tapis de 9 mètres de diamètre, entouré d'une garniture, de la même épaisseur, de 1,50 mètre de largeur. Il se déroule en deux périodes de 2 minutes, entrecoupées d'une pause de 30 secondes : au bout de chaque période, un concurrent est déclaré vainqueur ; si chaque concurrent a remporté une période, le combat[...]

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. LUTTE, sport [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Nécropole de Beni-Hassan: scènes de lutte - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Nécropole de Beni-Hassan: scènes de lutte

Autres références

  • BAUMGARTNER BRUCE (1962- )

    • Écrit par Universalis
    • 449 mots

    L'Américain Bruce Baumgartner, quatre fois médaillé en lutte libre aux jeux Olympiques, fut l'un des plus brillants super-lourds de l'histoire. Lutteur agile et d'une grande force physique, il demeure une référence pour ce sport.

    Né le 31 août 1962 à Haledon (New Jersey), Bruce...

  • GEESINK ANTON (1934-2010)

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 1 008 mots

    Le 23 octobre 1964, un colosse néerlandais, Anton Geesink (1,98 m, 104 kg), fait pleurer tout le Japon : pour honorer Jigorō Kanō, le Comité international olympique (C.I.O.) a inscrit le judo au programme des Jeux de Tōkyō ; or, dans le combat pour le titre suprême, celui des « toutes catégories...

  • JEUX OLYMPIQUES, Grèce antique

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 8 385 mots
    La quatrième journée est consacrée aux sports de combat. La première épreuve est la lutte. Les combattants s'enduisent le corps d'huile afin de rendre les prises malaisées et s'affrontent sur un sol arrosé et boueux. Les lois du combat sont strictes : pour l'emporter, il faut projeter son adversaire...
  • KARELINE ALEXANDRE (1967- )

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 256 mots

    Le 27 septembre 2000, à Sydney, l'Américain Rulon Gardner devient champion olympique de lutte gréco-romaine, dans la catégorie des moins de 130 kilos, en dominant en finale le Russe Alexandre Kareline. C'est un événement considérable et la fin d'une légende : le Russe n'avait jamais connu la défaite...

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