Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

JACOB LES

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par
Chaise par Georges Jacob - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Chaise par Georges Jacob

Famille d'ébénistes français des xviiie et xixe siècles. Peut-être formé dans l'atelier de Delanois, reçu maître en 1765, Georges Jacob (1739-1814) commence par se spécialiser dans les sièges et les bois de lit. Comme Delanois, il est un des tenants du nouveau style aux lignes droites et aux ornements tirés du répertoire antique, perles, frises de postes, grecques. Jacob s'adapte très facilement aux idées nouvelles et reçoit ainsi un certain nombre de commandes un peu inhabituelles, par exemple les mobiliers turcs du comte d'Artois au Temple (1777). Pour des sièges très sculptés (comme ceux qu'avait commandés le comte d'Artois), Jacob ne travaille pas seul. Les ornements de fleurs ou de perles sont confiés à un sculpteur, en particulier au très habile Jean-Baptiste Rode. Jacob pour sa part doit, en fonction du dessin qui lui est proposé par un ornemaniste, créer un meuble d'une forme nouvelle répondant à toutes les exigences de solidité et de légèreté. Plus tard, son originalité s'affirme et il devient le spécialiste des sièges imités des sièges anglais en acajou massif à dossiers ajourés. Des peintres comme David ou Hubert Robert s'adressent à lui pour exécuter des meubles « antiques », le premier pour son atelier, le second pour la laiterie de la reine Marie-Antoinette à Rambouillet (ces sièges d'acajou à croisillons sont conservés au château de Versailles). La production de Jacob est très importante et il exécute de nombreux meubles pour la reine, le comte de Provence et le comte d'Artois. Toutes ces commandes sont bien connues grâce aux comptes et mémoires publiés par H. Lefuel (Georges Jacob, ébéniste du XVIIIe siècle, 1923). Le rôle de Jacob est aussi capital dans la création du style Louis XVI que dans l'évolution du métier de menuisier. En utilisant l'acajou massif pour les sièges, il employait un bois et une technique réservés jusqu'ici aux ébénistes. Lorsque la Révolution aura détruit les cloisonnements du système corporatif, il sera ainsi prêt, lui-même et ses fils, Georges II et François-Honoré-Georges, à appliquer son art à toutes les catégories de meubles.

Georges II (1768-1803) s'associe avec son frère de 1796 jusqu'à sa mort sous le nom de Jacob frères. Sa part dans l'association fut ensuite reprise par son père. François-Honoré-Georges (1770-1841), dit Jacob-Desmalter du nom d'une propriété de Bourgogne, les Malterres, occupa, dans le premier quart du xixe siècle, la place que Georges Ier avait tenue sous Louis XVI. Il s'assura la collaboration des artistes les plus célèbres de son époque : les architectes Percier et Fontaine lui confiaient l'exécution de leurs projets de meubles, Thomire ciselait ses bronzes, Prud'hon le chargea de l'ébénisterie du second berceau du roi de Rome (aujourd'hui au musée du Louvre). Les commandes officielles pour l'ameublement des palais impériaux témoignent du succès extraordinaire de cet ébéniste et de sa fabrique car il s'agit là d'une véritable usine (on sait qu'en 1805 il occupait trois cent cinquante ouvriers et près de huit cents vers 1810) et il n'est que de feuilleter les mémoires publiés par H. Lefuel (Jacob-Desmalter, 1925) pour avoir une idée de son œuvre. Ce qui en subsiste dans les musées montre bien les différents types de ses meubles : depuis le mobilier d'apparat en bois doré, sièges de proportions amples, parfois dotés de sphinges ou de chimères aux accotoirs, consoles ou meubles d'appui aux formes droites richement recouverts de bronze, meubles à l'usage personnel de l'Empereur comme les bureaux-mécaniques, jusqu'au mobilier le plus simple en acajou ou même en bois peint sans rehaut de bronze, dont les formes bien dessinées (pieds sabres à l'arrière, tournés en balustre à l'avant, dossiers à volutes) et la qualité d'exécution[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur au Musée national du château de Fontainebleau, professeur à l'École du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Colombe SAMOYAULT-VERLET. JACOB LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Chaise par Georges Jacob - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Chaise par Georges Jacob