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LAGNEAU ou LANNEAU NICOLAS (fin XVIe-1re moitié XVIIe s.)

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Si l'abbé de Marolles n'avait consacré deux vers de son Livre des peintres (1677) à Lagneau, et si Lagneau n'avait vendu au roi un recueil de ses dessins (Bibliothèque nationale, Paris), on ignorerait tout de cet artiste français ; seuls les costumes représentés révèlent l'époque où il travaillait. Son œuvre, même expurgée des nombreuses imitations, est très abondante (Louvre et Bibliothèque nationale, Paris ; musée Condé, Chantilly ; Albertina, Vienne ; etc.) ; fort appréciée depuis le xixe siècle, elle consiste en portraits de bourgeois et de petites gens, têtes ou bustes, d'une technique qui mêle souvent crayon noir et crayons de couleur, sanguine, pierre noire, et recourt à l'estompe. Quand les bras et les mains apparaissent, le dessin en est faible. L'originalité de Lagneau réside en effet plutôt dans son intérêt pour l'expression, parfois caricaturale, pour les détails physionomiques révélateurs, et la texture des visages qu'il rend d'un trait fouillé et sensible ; certains types semblant indiquer que l'artiste connaissait les premières gravures de Rembrandt et de l'école de Leyde. Par son réalisme outrancier, l'œuvre de Lagneau appartient non seulement à la tradition des « têtes d'expression », mais à cette renaissance de l'esprit satirique qui s'exprime en France, dans les arts graphiques comme dans la poésie, au début du xviie siècle.

— Claude LAURIOL

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Claude LAURIOL. LAGNEAU ou LANNEAU NICOLAS (fin XVIe-1re moitié XVIIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009