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L'OR DU RHIN (R. Wagner)

Une cosmogonie sociale

Le prologue de la Tétralogie en constitue certainement, avec ses nymphes des eaux, ses nains et ses géants, la page la plus pittoresque. Pourtant, c'est sur cet épisode principalement que George Bernard Shaw (dans The Perfect Wagnerite : A Commentary on the Niblung's Ring, 1898) fera reposer sa célèbre interprétation sociologique – et socialiste – de l'œuvre : que Loge et Wotan, incarnant l'intelligence et la divinité, l'Église et la Loi, soient obligés de sacrifier le meilleur de leurs idéaux en contractant avec l'exploitant capitaliste Alberich et l'actionnaire Fafner, et c'est tout l'équilibre d'un monde brutalement chu de l'Âge d'or qui est remis en question. Nombre de musiciens, d'écrivains et de philosophes seront en outre fascinés par le procédé de composition qui régit les premières mesures de la partition : procédant uniquement par figures de divisions harmoniques du mi bémol initial à l'arrivé de la première fille du Rhin, nul compositeur n'a mieux réussi à suggérer la création conjointe de l'œuvre et du Monde à partir de l'élémentaire le plus profond.

— Timothée PICARD

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, assistant à l'université Marc Bloch (Strasbourg), critique musical

Classification

Pour citer cet article

Timothée PICARD. L'OR DU RHIN (R. Wagner) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>L'Or du Rhin</it> de Richard Wagner, mise en scène de Patrice Chéreau - crédits : Bayreuther Festspiele GmbH/ D.R.

L'Or du Rhin de Richard Wagner, mise en scène de Patrice Chéreau

Voir aussi