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KURU-PAÑCĀLA

L'une des grandes confédérations de l'Inde antique, comprenant les tribus aryennes des Kuru et des Pañcāla. Leurs territoires ethniques (janapadas) s'étendaient de l'affluent le plus oriental de l'Indus — la Sarasvati (l'actuelle Ghaggar) — au pays de la Yamuna et du Gange moyen, c'est-à-dire qu'ils couvraient l'ouest de la plaine gangétique, occupé aujourd'hui par l'Haryana et l'Uttar-Pradesh occidental.

Les Kuru, ou Kaurava, constituaient avec leurs cousins les Pāṇḍu ou Pāṇḍava les deux clans des descendants de Bhārata, dont l'affrontement épique est immortalisé par le Mahābhārata. Les Kuru proprement dits étaient installés au Nord, de la Sarasti au Gange, c'est-à-dire sur l'Haryana et le Doab supérieurs. Ils avaient pour capitale Hastināpura, près du Gange. Les Pāṇḍu étaient au Sud, autour d'Indraprashta, la future Delhi. La bataille est supposée s'être livrée au « Champ des Kuru », ou Kuru-Kshetra, sur la rive droite de la Yamuna, au nord-ouest de Delhi.

Plus à l'est et au sud, le Pañcāla, ou pays des Pañchāla, s'étendait de part et d'autre du Gange moyen. Sur la rive gauche du fleuve, le Pañcāla du Nord (ou Uttara-Pañcāla) allait jusqu'à Sarayu (l'actuelle Gogra) et avait pour capitale Ahikshatra ou Ahichchhatra (aujourd'hui Ramnagar). Sur la rive droite, le Pañcāla du Sud (ou Dakshina-Pañcāla) comprenait le Doab moyen autour de Kampilya (l'actuelle Kampili).

Le pays des Kuru-Pañcāla est considéré comme le cœur même de la province centrale (ou Madhyadesha) de l'Inde dans l'Antiquité. Au nord, émergeant de la « Jungle des Kuru » (ou Kuru-Jāngala), se dresse l'Himālaya, où vivent les peuples non aryens kirantis, qui sont peut-être des Tibéto-Birmans. À l'ouest, c'est le pays des Sept, ou Cinq-Rivières (Sapta Sindhavas, ou Panchanada, Pandjāb) où s'étaient d'abord établis les Aryens (ex-Aryavarta). Au sud, de l'autre côté de la Yamuna, commence le territoire de Shurasena, futur pays de Vraj, avec Mathura, et, dans les monts Vindhyas, celui des peuples non aryens « nishādas », peut-être d'origine munda. À l'est, s'étendent les nouveaux royaumes fondés par la pénétration graduelle des Aryens qui ont descendu la plaine du Gange : d'abord le Koshala avec les villes de Shravasti, de Sāketa-Ayodhyā et de Kāshī (Bénarès) et, au-delà, le Videha et le Magadha.

— Roland BRETON

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, maître assistant à l'université d'Aix-Marseille

Classification

Pour citer cet article

Roland BRETON. KURU-PAÑCĀLA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BHĀRATA NĀṬYA-ŚĀSTRA DE

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 212 mots

    Héros éponyme de l'Inde, fils du roi Dushyanta (ou Dushmanta), de la dynastie « lunaire » des Pauravas, et de la belle Shakuntala, fille de l'ermite Vishvamitra, Bhārata aurait été suivant la tradition le premier souverain universel de l'Inde. Ses trois « fils », ou descendants par Shantanu roi...

  • MAHĀBHĀRATA

    • Écrit par Anne-Marie ESNOUL
    • 4 061 mots
    • 1 média
    Parmi la postérité de Bharata figure un certainKuru ; bien que l'appellation de «   Kaurava » soit réservée à l'un des partis, celui de Dhṛtarāṣṭra, les uns comme les autres descendent tous de ce Kuru. Un de ses arrière-petits-fils, le roi Śāntanu, eut, dans sa jeunesse, de la nymphe Gāṅgā (le Gange...

Voir aussi