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APPEL KAREL (1921-2006)

Reflex est le nom de la revue à laquelle l'artiste néerlandais Karel Appel, âgé de vingt-sept ans, a d'abord associé son nom, à côté de ceux de poètes et des peintres Constant et Corneille. Les peintures d’Appel renvoient, par un excès dans les formes et les couleurs d’une grande intensité expressive, aux tensions dans sa vie d’artiste en révolte contre les conventions picturales. Né en 1921 à Amsterdam, il est initié à la peinture par un oncle, qui lui apprend les rudiments de son art dès 1936. Quatre ans plus tard, il s'inscrit comme étudiant à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam, qu'il fréquentera jusqu'en 1943.

Le moment Cobra

De ces années datent sa rencontre et son amitié avec Cornelis van Beverloo, qui se fait appeler tout simplement Corneille. Les deux artistes exposent ensemble en 1948 à Amsterdam, où ils rencontrent bientôt un compatriote, Constant Nieuwenhuys, ayant choisi lui aussi pour nom d'artiste son seul prénom. Le trio constitue le groupe expérimental Nederlandse Experimentele Groep, à l'origine de Reflex.

Cette première étape les conduit vers le mouvement Cobra, qu'ils fondent avec le peintre danois Asger Jorn et les poètes belges Christian Dotremont et Joseph Noiret, lui donnant pour nom l'acronyme formé des premières lettres des trois capitales de leurs pays respectifs : COpenhague, BRuxelles et Amsterdam. Le manifeste inaugural de Cobra précise : « Nous voyons comme seul chemin pour continuer l'activité internationale une collaboration organique expérimentale qui évite toute théorie stérile et dogmatique. » Pragmatique et insolent, le vivace Cobra n'existera pourtant que trois ans, de novembre 1948 à novembre 1951. Appel en sera l'un des agitateurs les plus talentueux.

En 1950, l'artiste s'installe à Paris, mais il lui faudra attendre une dizaine d'années pour exposer à travers le monde. Il multipliera les voyages, au Mexique et au Brésil, aux États-Unis ou dans les Balkans. Très vite, Appel affirme un style à l'emporte-pièce, fait de couleurs véhémentes et de formes défigurées. L'expression se veut directe, le geste spontané règne en maître. L'enfance alimente l'inspiration de l'artiste : une enfance turbulente, sauvage, presque barbare. En témoigne l'une de ses œuvres les plus éloquentes, Vragende Kinderen (Enfants interrogateurs, 1948), composée de clous, de peinture à l'huile et de bois. L'exubérance y atteint un summum d'expressivité.

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Pour citer cet article

Hervé GAUVILLE. APPEL KAREL (1921-2006) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COBRA, mouvement artistique

    • Écrit par Catherine VASSEUR
    • 2 421 mots
    • 1 média
    C'est à Paris, le 8 novembre 1948, à l'issue d'une réunion organisée par les représentants du surréalisme révolutionnaire, que Christian Dotremont et Joseph Noiret (du centre surréaliste révolutionnaire belge), Asger Jorn (du groupe expérimental danois), Karel Appel, Constant Anton...

Voir aussi