Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KANSA ou KANZA

Tribu indienne d'Amérique du Nord qui appartient à la famille linguistique sioux et qui vivait le long des rivières Kansas et Saline dans ce qui est actuellement le centre du Kansas. Les Kansa (ou Kanza) ou Kaw étaient un peuple à demi-sédentaire qui vivait à la fois de la chasse et de l'agriculture. Société patrilinéaire, la tribu kansa était divisée en seize clans, eux-mêmes groupés en sept unités plus larges, les phratries, qui intervenaient peu comme telles, sauf pour arranger certains mariages ; dans quelques cas, les phratries apparaissent elles-mêmes groupées en instances complémentaires, réunies deux par deux, et que les anthropologues appelleront « moitiés » ; le plus souvent, une moitié comprendra quatre clans. Les villages kansa n'étaient pas organisés de manière très stricte ; les chefs étaient choisis pour leur sagesse et pour leur courage. Plus tard, la chefferie devint héréditaire. Deux ou trois familles pouvaient vivre ensemble dans une grande hutte de forme conique. Les hommes portaient des bandes-culottes par-dessus leurs culottes de peau. Ils s'épilaient complètement le visage et même la tête pour ne garder qu'une seule longue mèche de cheveux au sommet du crâne et sur l'occiput ; cette coiffure les rendit célèbres.

Les Kansa croyaient en un panthéon d'esprits mystérieux, les wakans, qui n'avaient pas tous le même rang ni la même puissance et qui étaient associés à certains phénomènes naturels, c'est-à-dire au soleil, à la lumière, à l'obscurité, aux forêts et aux plaines. Les adolescents devaient, lors du rite de puberté auquel ils étaient soumis, parvenir à une vision : ils devaient s'isoler et se mortifier afin de faire naître des rêves au cours desquels ils voyaient leurs futurs exploits et prenaient connaissance des phénomènes surnaturels. Les rites funéraires kansa étaient fort développés et complexes : les femmes de la tribu peignaient le visage du mort et recouvraient le corps d'écorce et d'une peau de bison, puis on indiquait au défunt le chemin du pays des morts. On plaçait le cadavre, entouré de vêtements, d'armes, d'une pipe et d'un peu de nourriture, dans une tombe peu profonde sur une colline ; cette tombe était recouverte de dalles de pierre.

En 1846, les Kansa furent contraints par le gouvernement américain d'aller s'établir dans la réserve de Council Grove (Kansas) ; puis, en 1873, on les envoya dans le territoire Indien (l'actuel État d'Oklahoma). Au début de leur histoire, les Kansa avaient émigré par étapes successives, probablement à partir de la côte atlantique ; ils avaient été décimés par des guerres incessantes avec les Fox, les Omaha, les Pawnee, les Osage et les Cheyenne. Leur économie de subsistance fut minée par les pressions exercées par les Espagnols, les Anglais, les Français et, enfin, par les spéculateurs fonciers américains. À la fin du xviiie siècle, on estimait leur population à environ trois mille personnes. Dans les années 1990, il restait moins d'un millier de Kansa. En 2008, la nation Kaw, dotée d'un gouvernement (établi à Kaw City, Oklahoma) depuis 1990, réunit environ 2 900 personnes réparties dans 48 États.

— Agnès LEHUEN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Agnès LEHUEN. KANSA ou KANZA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi