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DURHAM JOHN GEORGE LAMBTON comte de (1792-1840)

Homme politique britannique, whig et réformiste, né le 12 avril 1792 à Londres, mort le 28 juillet 1840 à Cowes, sur l'île de Wight.

Fils d'un grand propriétaire du comté de Durham, John George Lambton devient député whig à la Chambre des communes en 1813, où il siège jusqu'en 1828. Il est alors élevé à la pairie avec le titre de baron Durham (il deviendra comte en 1833). Son second mariage fait de lui le gendre de Charles Grey, whig éminent et futur Premier ministre (1830-1832), mais ses propositions pour l'élargissement du droit de vote et d'autres suggestions progressistes déplaisent à son beau-père et à d'autres whigs orthodoxes.

En 1830, Lambton rejoint le cabinet de Grey comme lord du Sceau privé. Il met au point, avec, entre autres, lord John Russell, une réforme électorale, le premier Reform Bill, laquelle est votée en 1831, mais ne sera pas promulguée. Après le vote du troisième Reform Bill l'année suivante, Lambton est envoyé en mission diplomatique en Russie, en Prusse et en Autriche, puis démissionne de son poste de lord du Sceau privé (1833). De juillet 1835 à juin 1837, il est ambassadeur en Russie.

Nommé gouverneur général et haut-commissaire du Canada, lord Durham arrive à Québec en mai 1838. Devant l'hostilité franco-canadienne, l'anarchie virtuelle au Bas-Canada (auj. province de Québec) et la menace d'une expansion des États-Unis au Canada, il se voit octroyer des pouvoirs quasi dictatoriaux.

Lord Durham met en place un nouveau conseil exécutif plus conciliant, et le 28 juin 1838, jour du couronnement de la reine Victoria, il proclame une amnistie pour tous les rebelles franco-canadiens, sauf vingt-quatre de leurs chefs. Sa modération lui attire des reproches d'Angleterre. Le Premier ministre, lord Melbourne, désavoue les actes de Durham, ce qui provoque sa démission le 29 septembre 1838 et une proclamation de justification du gouverneur général. Durham quitte le Québec le 1er novembre.

Après son retour en Angleterre, lord Durham soumet au ministère des Colonies, le 31 janvier 1839, son célèbre rapport, intitulé Report on the Affairs of British North America, qui servira pendant des années de guide aux politiques impériales britanniques. Il y défend l'union du Bas-Canada et du Haut-Canada (l'Ontario actuel), prônant une grande autonomie afin de conserver la loyauté canadienne à la Grande-Bretagne et d'éviter ainsi l'annexion du Canada par les États-Unis. Rejoignant la théorie de gouvernement impérial professée par Charles Buller, son secrétaire au Canada et principal auteur du rapport Durham, et par Edward Gibbon Wakefield, lord Durham prescrit la création d'un gouvernement de colons, dont les recommandations sur les affaires intérieures seraient mises en œuvre par le gouverneur général. La politique étrangère et le commerce international continueraient d'être réglementés par Londres. Durham recommande aussi que les Canadiens français soient exhortés à abandonner leur langue pour être totalement assimilés aux anglophones. L'union des deux Canada (par proclamation en 1841) est en partie destinée à perpétuer le statut minoritaire des Français.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. DURHAM JOHN GEORGE LAMBTON comte de (1792-1840) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CANADA - Histoire et politique

    • Écrit par Michel BRUNET, Universalis, Alain NOËL
    • 19 402 mots
    • 12 médias
    ...dominait le gouvernement colonial. Un Conseil spécial, doté par le Parlement de Westminster de pouvoirs extraordinaires, administra le Bas-Canada. Lord Durham, chargé d'enquêter sur les événements, comprit que ceux-ci, dans le Bas-Canada, résultaient du fait que « deux nations [étaient] en guerre au sein...
  • ROYAUME-UNI - L'empire britannique

    • Écrit par Roland MARX
    • 21 770 mots
    • 43 médias
    L'avertissement paraît d'autant plus grave que le modèle des États-Unis est proche. Un rapport de lord Durham, conseillé par son ami Edward Gibbon Wakefield, conclut en 1839 à la nécessité d'évoluer vers un gouvernement responsable, mais aussi à l'unification des deux Canadas dans l'espoir d'une fusion...

Voir aussi