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STARK JOHANNES (1874-1957)

Fils d'un propriétaire terrien, Johannes Stark naquit le 15 avril 1874 à Schickenhof en Bavière (Allemagne) ; après des études secondaires à Bayreuth et Ratisbonne, il rejoignit l'université de Munich ; sa carrière universitaire le mena de Göttingen à Hanovre puis à Aix-la-Chapelle, Greifswald et Würzburg. Le prix Nobel de physique qu'il reçut en 1919 pour ses travaux expérimentaux sur les rayonnements et les spectres atomiques lui permit de fonder son propre institut. Partisan de Hitler, il devint en 1934 président de la Deutsche Forschungsgemeinschaft, où il combattit de façon virulente la physique moderne dont il désignait les tenants – et en particulier Max von Laue, Arnold Sommerfeld et Werner Karl Heisenberg – comme les « juifs blancs de la science ». La violence de ses attaques et des querelles internes à la hiérarchie du IIIe Reich l'obligèrent à se retirer dans son domaine de Traunstein (haute Bavière). C'est là qu'il mourut le 21 juin 1957.

Le rayonnement émis par l'anode d'un tube à décharge empli de gaz raréfié fut découvert en 1886. Wilhelm Wien et John Joseph Thomson montrèrent peu après qu'il était surtout composé d'ions chargés positivement, se propageant à grande vitesse le long du courant électrique responsable de leur apparition, contrairement aux rayons « cathodiques » émis par la cathode qui se révélèrent être des électrons. En 1902, Stark avança que, sous certaines conditions, ces particules pouvaient être lumineuses et qu'elles seraient alors soumises à un « effet Doppler », leur spectre étant déplacé vers le violet pour un observateur qui les verrait s'approcher. En 1905, il observa cet effet sur le spectre de l'hydrogène. Ses études sur l'effet des champs électriques intenses lui permirent de mettre en évidence en 1913 un effet voisin de l'effet Zeeman : les raies d'un spectre atomique se décomposent en multiplets de diverses polarisations lorsque la source est placée dans un fort champ électrique. Ces deux résultats lui valurent de recevoir le prix Nobel de physique en 1919.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

Classification

Pour citer cet article

Bernard PIRE. STARK JOHANNES (1874-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BRAGG sir WILLIAM HENRY (1862-1942) & sir WILLIAM LAWRENCE (1890-1971)

    • Écrit par Christian BRACCO
    • 1 790 mots
    • 1 média
    ...Sommerfeld (1868-1951) qui occupe la chaire de physique théorique à Munich. Ce dernier est partisan d’une théorie ondulatoire et se confronte à son compatriote Johannes Stark (1874-1957) qui opte pour une interprétation en termes de corpuscules (quanta d’énergie). Pour Sommerfeld, la diffraction des rayons X...

Voir aussi