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FROBERGER JOHANN JACOB (1616-1667)

Né à Stuttgart, Froberger constitue, après Frescobaldi et avant Pachelbel, un maillon essentiel de la chaîne de clavecinistes et d'organistes originaires du Sud aboutissant à Bach et se distinguant par une grande rigueur formelle et par une écriture plutôt serrée : cela par opposition à ces artistes du Nord, plus portés vers l'envolée lyrique et la liberté formelle, ayant nom Sweelinck, Scheidt ou Buxtehude. Nommé organiste de la cour de Vienne en 1636, il est envoyé l'année suivante par l'empereur Ferdinand III, son patron, étudier à Rome auprès de Frescobaldi. Après avoir voyagé en France, dans les Pays-Bas et en Allemagne, il est de nouveau à Vienne de 1653 à 1657. En 1662, il est en Angleterre, puis passe les dernières années de son existence chez la princesse Sybille de Wurtemberg au château d'Héricourt près de Montbéliard, où il meurt. Peu avant, il a interdit la diffusion de ses œuvres, qu'on ne connaît que par des impressions posthumes parues à partir de 1693, et surtout par des recueils manuscrits offerts par lui aux empereurs Ferdinand III et Léopold Ier.

Toutes sont destinées au clavier, mais sans qu'il soit précisé s'il s'agit d'un orgue, d'un clavecin ou d'un clavicorde. Son art est la synthèse achevée de ceux des Italiens (Frescobaldi) et des luthistes et clavecinistes français. Il fut le créateur de la suite de danses dans sa succession allemande-courante-sarabande-gigue, mais on lui doit aussi des ricercari, des fantaisies, des caprices. Dans ces œuvres se manifestent souvent une mélancolie et un côté introspectif dont témoignent également ses Lamentations et ses Tombeaux, comme ceux à la mémoire de Blancheroche, luthiste français, ou de Ferdinand III, et qui l'ont fait comparer à John Dowland. Son jeu, selon les témoignages du temps, était d'une qualité exceptionnelle. Une édition complète de sa musique, due à Guido Adler, est parue en 1903.

— Marc VIGNAL

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Classification

Pour citer cet article

Marc VIGNAL. FROBERGER JOHANN JACOB (1616-1667) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CLAVECIN

    • Écrit par Josiane BRAN-RICCI, Robert VEYRON-LACROIX
    • 4 766 mots
    • 4 médias
    ...compositions, qui « conviennent à titre égal à l'orgue et aux instruments à cordes pourvus de clavier », il est l'un des premiers à introduire la fugue. Le second, disciple deFroberger, forma de nombreux élèves et écrivit pour le clavecin cinq séries de variations, des toccatas et dix-neuf suites.
  • TOCCATA

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 1 519 mots

    Terme utilisé en musique, à partir de la fin du xvie siècle, pour désigner une pièce destinée à être touchée (toccare ; de même cantare a donné cantata et sonare, sonata) sur instrument à clavier. Auparavant, toccata s'entend parfois de pages instrumentales pour les cuivres....

Voir aussi