BEUCKELAER JOACHIM (1535 env.-env. 1574)
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Neveu et élève de Pieter Aertsen (ce dernier épousa en 1542 sa tante Catherine Beuckelaer), Joachim Beuckelaer (ou Bueckelaer) donne un prolongement considérable à l'art, si puissamment réaliste, de ce dernier ; son apport dans la constitution d'une peinture de genre et de nature morte spécifiquement nordique est déterminant. Mort assez jeune, il n'a guère pu se dégager de l'emprise stylistique d'Aertsen, et, comme lui et à sa suite, il multiplie les héroïques entassements de volailles et de victuailles qui relèguent à l'arrière-plan les scènes religieuses qui leur servent de prétexte. Aussi bien n'apparaît-il comme franc-maître (et fils de maître, sans doute à cause d'Aertsen) dans les listes d'Anvers qu'à la date de 1560, qui est également celle de son mariage. Van Mander relate qu'il ne fut guère apprécié de son vivant, mais que par la suite, c'est-à-dire notamment quand Van Mander écrit, soit vers 1600-1604, les œuvres de Beuckelaer valaient jusqu'à douze fois plus, ce qui est significatif du succès de la nature morte à l'orée du xviie siècle, en plein maniérisme. À Van Mander encore, l'on doit une observation précieuse, révélatrice de la place importante reconnue à Beuckelaer dès son vivant : il aurait souvent peint des accessoires dans les portraits d'Antonio Moro.
Joachim BEUCKELAER, Intérieur de cuisine, huile sur bois. Musée du Louvre, Paris.
Crédits : Peter Willi/ Bridgeman Images
Ses œuvres datées, connues, s'échelonnent de 1561 à 1574. Les sujets se répartissent à peu près à égalité entre l'histoire sacrée (Portement de croix, 1561, National Museum, Stockholm, où l'on retrouve, d'ailleurs, une très belle collection de Beuckelaer, à cause du butin suédois pris à Prague en 1632 ; Jésus chez Marthe et Marie, Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles) et les sujets de genre purs (Le Porc équarri, 1563, Cologne ; Marché aux poissons, musée de Strasbourg ; Marchande de légumes, Valenciennes). À cet égard, doivent être spécialement mentionnées les scènes de marché qui anticipent directement sur les œuvres de Sn [...]
Joachim BEUCKELAER, Marché aux poissons, huile sur toile. Ferens Art Gallery, Hull City Museums and Art Galleries, Royaume-Uni.
Crédits : Bridgeman Images
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Écrit par :
- Jacques FOUCART : conservateur des Musées nationaux, service d'études et de documentation, département des Peintures, musée du Louvre
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NATURE MORTE
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Pour citer l’article
Jacques FOUCART, « BEUCKELAER JOACHIM (1535 env.-env. 1574) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/joachim-beuckelaer/