JEUX OLYMPIQUES L'U.R.S.S. et les Jeux

Un bilan sportif impressionnant

Dès 1956, l'U.R.S.S. se hisse à la première place du classement des nations aux Jeux d'été de Melbourne, rang qu'elle confirme à Rome en 1960. Les États-Unis retrouvent leur leadership en 1964 et en 1968, mais, de 1972 à 1988 (à l'exception bien sûr des Jeux de Los Angeles qu'elle boycotte), l'U.R.S.S. occupe toujours la première place aux Jeux d'été. L'U.R.S.S. envoie pour la première fois une délégation aux Jeux d'hiver en 1956, à Cortina d'Ampezzo : elle prend déjà la tête du classement (sept médailles d'or, trois médailles d'argent, six médailles de bronze). À l'exception des Jeux de Grenoble (1968), où elle est devancée par la Norvège, et de Sarajevo (1984), où la R.D.A. la précède, l'U.R.S.S. occupe toujours la première place du tableau des médailles aux Jeux d'hiver jusqu'en 1988.

Le bilan olympique soviétique est impressionnant. En neuf participations aux Jeux d'été, l'U.R.S.S. obtient mille dix médailles, dont trois cent quatre-vingt-quinze en or. Si on ne prend en compte ni les Jeux de Moscou (1980), boycottés par les États-Unis, ni les Jeux de Los Angeles, boycottés par l'U.R.S.S., le duel américano-soviétique qui a fait vivre les Jeux pendant près de quatre décennies au rythme de la guerre froide voit une courte victoire soviétique : l'U.R.S.S. obtient huit cent quinze médailles, dont trois cent quinze en or ; les États-Unis s'adjugent sept cent six médailles, dont trois cent quatorze en or. En outre, on constate que l'U.R.S.S. a développé une stratégie efficace, laquelle consiste à ne négliger aucun sport (l'U.R.S.S. obtient des médailles dans vingt-trois disciplines), tout en ciblant certains sports (gymnastique, haltérophilie, lutte, canoë-kayak...) relativement délaissés par les Américains. Ainsi, l'U.R.S.S. obtient cent quatre-vingt-deux médailles (dont soixante-douze en or) en gymnastique ; sur la même période, les gymnastes des États-Unis ne remportent que dix-huit médailles (dont seize à Los Angeles), dont cinq en or (toutes obtenues à Los Angeles). Les haltérophiles soviétiques s'adjugent soixante-deux médailles (dont trente-neuf en or), les lutteurs cent seize médailles (dont soixante-deux en or).

Par ailleurs, l'U.R.S.S. accorde une place importante au sport féminin, lui aussi délaissé en Occident. Ainsi, en athlétisme, bien que le nombre des épreuves qui leur sont ouvertes soit nettement moins important que pour les hommes, les femmes apportent à l'U.R.S.S. quarante-neuf de ses soixante-quatre médailles d'or et quatre-vingt-trois de ses cent quatre-vingt-treize médailles. En ce qui concerne le nombre de médailles obtenues par un sportif soviétique, au regard de tous ces éléments, il n'est pas étonnant que le record soit détenu par une gymnaste, Larissa Latynina (dix-huit médailles, dont neuf en or).

Il convient certes de considérer avec méfiance toutes ces performances, mais il semble que l'U.R.S.S. n'ait pas, contrairement à la R.D.A., construit son palmarès en mettant en œuvre un systématique dopage d'État. Plusieurs sportifs soviétiques ont réellement marqué leur temps. Parmi eux, de nombreux gymnastes : Nikolaï Andrianov (quinze médailles, dont sept en or), Boris Chakline (treize médailles, dont sept en or), Viktor Tchoukarine (onze médailles, dont sept en or), côté masculin ; outre Larissa Latynina, citons Polina Astakhova (dix médailles, dont cinq en or) et Ludmila Touritcheva (neuf médailles, dont quatre en or), côté féminin. On peut également nommer l'athlète Valeri Borzov, qui réalisa le doublé 100-200 mètres aux Jeux de Munich en 1972 et remporta cinq médailles en deux olympiades, le sabreur Viktor Sidjak (six médailles, dont quatre en or), la fleurettiste Elena Novikova-Belova (six médailles, dont quatre en or) ou le nageur Vladimir Salnikov[...]