PATOU JEAN (1887-1936)
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Fils d'un tanneur de cuir, il s'est établi à son compte dès 1910, ouvrant une boutique de fourrure et de mode ; après quelques tribulations, Jean Patou crée en 1912 une nouvelle affaire, la maison Parry, qui propose à ses clientes tailleurs, robes et fourrures. Il ouvre enfin la maison Jean Patou, en août 1914. La guerre interrompt cette progression, mais, après la fin des hostilités, le succès vient à Patou, qui propose une mode à la fois luxueuse et pratique : il a ouvert des succursales à Biarritz, à Cannes, à Deauville ; à Paris, il crée une boutique baptisée Le Coin des sports, 7, rue Saint-Florentin, un salon ultra moderne pour l'essayage des chapeaux, et un bar pour sa clientèle de passage ; il recrute en 1925 des mannequins américains dont l'entrain et la beauté font la « une » des journaux. Parmi ses clientes, Patou compte avec fierté des joueuses de tennis comme Suzanne Lenglen. Patou est le principal rival de Chanel, car, comme elle, il incarne le dynamisme, la modernité. Sa propre personnalité fascine ses clientes, ainsi que l'a expliqué son amie Elsa Maxwell : « Ses succès au jeu, ses aventures, ses extravagances agissaient sur les femmes comme sur des aimants et elles se précipitaient dans sa maison de couture sous prétexte de s'habiller. »
La meilleure interprète du style Patou est Phyllis, vicomtesse de Janzé, directrice du salon pendant quelques années, et dont l'allure d'éphèbe androgyne s'accommode parfaitement des robes strictes du couturier. Pourtant si Patou a exalté la « garçonne », il est aussi un des premiers à proposer le rallongement des robes au cours d'une mémorable présentation de sa collection en 1929, où toutes les invitées sentent leurs toilettes subitement « démodées » par l'apparition des modèles dont les jupes battent les mollets.
Dans son appartement parisien, décoré par Boutet de Monvel et par Süe et Mare, et dans sa villa de Biarritz, Jean Patou offre des fêtes très animées, reflet de la vie parisienne cosmopolite. Si la crise économique de 1931-1934 pèse lourdement sur ses activités, le soutien de son beau-frère, Raymond Barba [...]
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Écrit par :
- Guillaume GARNIER : conservateur du musée de la Mode et du Costume, palais Galliera
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Guillaume GARNIER, « PATOU JEAN - (1887-1936) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-patou/