Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SCHERRER JEAN-LOUIS (1935-2013)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

En quête de beauté, Jean-Louis Scherrer (né en 1935 à Lyon) voulait être danseur et fut couturier. C’est le film de Michael Powell et Emeric Pressburger, Les Chaussons rouges (1948), qui, à l’âge de quinze ans, lui révèle sa vocation de danseur. Admis au Conservatoire national, il fait une mauvaise chute et doit mettre fin à son rêve. Durant sa convalescence, sa mère l’encourage à s’exercer au dessin de mode. Il sort diplômé en 1956 de l’École de la Chambre syndicale de la couture et se forme dans l’atelier tailleur de Christian Dior. Après la mort de ce dernier en 1957, il demeure pendant trois saisons auprès d’Yves Saint Laurent, le successeur de Dior, puis devient modéliste chez Louis Féraud. Il dirige le studio, s’initie au commerce et, alors que le prêt-à-porter est en plein essor, contribue au développement des licences. En 1962, il fait un tour du monde, puis revient un temps chez Louis Féraud avant de se lancer sous son propre nom.

Une griffe convoitée

Alors qu’il crée pour la société Parures et Créations, il réaménage, en 1962, une cave à vin au 182, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, pour présenter des robes. En 1963, sa première collection défile : cinquante-trois modèles très féminins qui séduisent Hebe Dorsey et Eugenia Sheppard, du New York Times, autant qu’Edmonde Charles-Roux du Vogue français. Quant aux clientes – Françoise Dorléac ou Michèle Morgan –, elles apprécient ses robes-chemisiers très fluides, en crêpe ou en mousseline, ses jupes ondulantes ou à pointes. La ligne d’épaule est nette et les décolletés plongeants. Inspiré par la sobre élégance des années 1930, le style Scherrer est né. En 1963, le grand magasin américain Bergdorf Goodman offre au benjamin des couturiers un contrat d’exclusivité, ce qui lui permet de lancer son prêt-à-porter fabriqué par Maria Carine.

En 1967, Francis Francis, un des principaux héritiers de la Standard Oil, prend le contrôle de la société Parures et Créations. Jean-Louis Scherrer devient salarié et la ligne « Scherrer Saint-Germain » est diffusée dans une grande boutique parisienne, 7, rue du Vieux Colombier. Mais en 1968, le couturier s’aperçoit que des modèles d’une piètre qualité (qu’il n’avait pas dessinés) sont vendus sous sa griffe. Il entame une action juridique, se met en retrait et laisse la création à Serge Matta. Au terme de ce procès, il récupère son nom en 1971 et le cède au groupe de cosmétiques Orlane.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Catherine ORMEN. SCHERRER JEAN-LOUIS (1935-2013) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 22/11/2013

Média

Jean-Louis Scherrer - crédits : Pierre Vauthey/ Sygma/  Getty Images

Jean-Louis Scherrer

Autres références

  • TRIANGLE D'OR (Paris)

    • Écrit par et
    • 2 318 mots
    • 1 média
    ...pour ses commerces de luxe : Dior, qui fut le premier à s'y installer en 1947, Nina Ricci, Jean-Louis Scherrer, les briquets Dupont ou les sacs Vuitton. J.-L. Scherrer venait de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, pourtant fort cotée. Mais, au début des années 1970, il n'a pas voulu rester à l'écart du mouvement...