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MURAT JEAN-LOUIS (1952-2023)

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Une discographie imposante et multiple

En 1999, Murat quitte un temps l’Auvergne pour l’Arizona, aux États-Unis, enregistrant Mustango à Tucson avec Jennifer Charles, du groupe Elysian Fields, accompagné du guitariste new-yorkais Marc Ribot et de membres de Calexico, un de ses groupes fétiches. Il continue à concevoir des chansons bucoliques et rock, poétiques et déliées, dépassant ainsi les frontières musicales. Une abondance d’inspiration qui préside à la naissance d’albums marquants tels que Dolorès (1996), Le Moujik et sa femme (2002), Lilith (2003), Mockba (2005), comprenant des duos avec Camille et Carla Bruni, Taormina (2006) ou encore Babel (2014), enregistré avec le groupe clermontois The Delano Orchestra. Il s’oriente vers les sons électroniques avec Travaux sur la N89 (2017),avant de saluer son illustre homonyme bonapartiste dans Il Francese (2018), surnom donné à Joachim Murat lorsqu’il fut roi de Naples, de 1808 à 1815.

La discographie officielle de Jean-Louis Murat affiche une trentaine d’albums (en comptant les enregistrements live), auxquels s’ajoutent des dizaines de chansons éditées sur des faces B de 45-tours, sur des compilations vendues, par exemple, avec le magazine Les Inrockuptibles, ou encore sur son site Internet, un média dont il fut un utilisateur précurseur en France avant de dénoncer ce qu’il considérait comme une machine à voler les œuvres. Murat a également témoigné de son attachement au patrimoine, en enregistrant « Marie-Jeanne » de Joe Dassin, « Avalanche » de Leonard Cohen, « Un mur pour pleurer » d’Anne Sylvestre, « Mon frère d’Angleterre », créé par Bourvil, ou encore « Alcaline » d’Alain Bashung. En 2005, il consacre 1829 au chansonnier du xixe siècle Pierre-Jean de Béranger, et referme une série d’hommages par Charles et Léo (2007), son interprétation de poèmes de Baudelaire mis en musique par Léo Ferré. Quelques années plus tôt, en 2001, il avait sollicité Isabelle Huppert pour un album dédié à la poésie d’Antoinette Deshoulières (1637-1694). Pour la comédienne, qui avait également été sa partenaire au cinéma dansLa Vengeance dune femme de Jacques Doillon, en 1990, Murat était une « voix tonique, irrévérencieuse ».

Le chanteur avait toujours refusé l’idée d’une compilation. Puis il avait cédé aux demandes du label indépendant PIAS où il avait publié plusieurs de ses disques. Jean-Louis Murat,Best of (1981-2021) paraît ainsi le lendemain de sa mort, survenue le 25 mai 2023 à son domicile, près d’Orcival.

— Véronique MORTAIGNE

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Véronique MORTAIGNE. MURAT JEAN-LOUIS (1952-2023) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 28/09/2023