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DIEUDONNÉ JEAN (1906-1992)

Les travaux du mathématicien français Jean Dieudonné concernent d'importants domaines de la topologie et de l'algèbre.

Bourbaki - crédits : Private Collection/ Archives Charmet/ Bridgeman Images

Bourbaki

Né le 1er juillet 1906 à Lille, Jean Dieudonné passe une année au Royaume-Uni en 1919 et une fin d’études secondaires au lycée Faidherbe de Lille, avant d’intégrer l’École normale supérieure de la rue d’Ulm à l’âge de dix-huit ans. Il part en 1928 pour l’université de Princeton (New Jersey) et en revient docteur en 1931. En 1934, Dieudonné participe à la fondation du groupe Bourbaki. Il y collabore presque jusqu'à la fin de sa vie, contribuant très activement à l'élaboration des Éléments de mathématique de Nicolas Bourbaki.

En topologie, on lui doit la notion de partition de l'unité (introduite simultanément par Salomon Bochner, mais indépendamment, en 1937), la notion d'espace paracompact (1944), très utile en topologie algébrique, et d'avoir établi que tout espace métrisable séparable est paracompact. Dieudonné a dégagé l'importance de la topologie faible dans la dualité des espaces vectoriels topologiques localement convexes ; en collaboration avec le mathématicien Laurent Schwartz, il a montré que la théorie des distributions trouvait son cadre naturel dans la théorie de la dualité des espaces de Fréchet et des limites inductives de tels espaces.

En algèbre, signalons d'abord ses travaux sur la théorie de Galois générale des anneaux artiniens simples et, surtout, à partir de 1948, sur la théorie des groupes classiques sur un corps quelconque (éventuellement non commutatif). Les dernières recherches de Dieudonné ont porté sur la théorie générale des groupes formels, algébrisation de la théorie classique de Lie, qui a des applications aux variétés abéliennes et à la théorie des nombres.

Dieudonné a enseigné dans plusieurs universités de France (Nancy, Clermont-Ferrand, Paris, Nice) et à l’étranger (São Paulo et université du Michigan). En 1968, il a été élu membre de l’Académie des sciences. Il a écrit de nombreux ouvrages d'enseignement, ainsi que Pour l'honneur de l'esprit humain: les mathématiques aujourd'hui (1987). Il est mort à Paris le 29 novembre 1992.

— Jean-Luc VERLEY

— Universalis

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Écrit par

  • : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-VII
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Jean-Luc VERLEY. DIEUDONNÉ JEAN (1906-1992) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bourbaki - crédits : Private Collection/ Archives Charmet/ Bridgeman Images

Bourbaki

Autres références

  • BOURBAKI NICOLAS (XXe s.)

    • Écrit par André MARTINEAU
    • 1 740 mots
    • 1 média
    ...automatiquement dès qu'on a dépassé l'âge de cinquante ans. Les fondateurs désignés par la tradition sont H.  Cartan, C.  Chevalley, J.  Delsarte, J.  Dieudonné et A.  Weil. Ils sont tous anciens élèves de l'École normale supérieure de Paris, et ils ont appartenu à des promotions voisines. En dehors de...
  • NICOLAS BOURBAKI (A. Aczel)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 894 mots

    Sous-titré « Histoire d'un génie des mathématiques qui n'a jamais existé », le livre (éd. J.-C. Lattès, Paris, 2009) qu'Amir Aczel – chercheur au Centre d'histoire des sciences de l'université de Boston (États-Unis) – consacre au groupe Bourbaki et à son influence sur les mathématiques du ...

Voir aussi