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VILLÈLE JEAN-BAPTISTE GUILLAUME JOSEPH comte de (1773-1854)

Issu d'une famille de la petite noblesse du Toulousain, Villèle sert comme officier dans la marine royale et se trouve en 1794 à l'île Bourbon, où il acquiert une plantation et où il se marie. Il rentre en France en 1807 pour administrer le domaine familial de Morvilles en Lauraguais et devient conseiller du département de Haute-Garonne, en dépit de son aversion pour le régime impérial. Il accueille avec joie la Restauration, et en juillet 1815 il est nommé maire de Toulouse, puis élu député à la Chambre introuvable. Il s'y affirme comme un tacticien politique redoutable et comme homme d'affaires et fait figure de chef du groupe ultra-royaliste opposé aux ministères de Richelieu et de Decazes. Ministre sans portefeuille dans le second ministère Richelieu en décembre 1820, il le quitte en juillet 1821. Il revient au pouvoir avec le portefeuille des Finances dans le ministère royaliste « pur » constitué en décembre 1821 avec l'appui du comte d'Artois ; puis il est élevé à la présidence du Conseil le 4 septembre 1822. D'apparence physique peu avantageuse, d'une culture générale médiocre, mais d'une grande puissance de travail, Villèle ne manque pas cependant d'une intelligence pratique, d'une éloquence simple et claire, de courage et d'intégrité. Il rétablit l'ordre dans les finances, assure la domination de son parti à la Chambre et dans toutes les administrations. Mais, finalement, il s'aliène l'opinion par une politique intérieure tracassière, recourant à la ruse et à la corruption, et par une politique extérieure timide et humble. Le parti royaliste est divisé par la formation d'une contre-opposition inspirée par Chateaubriand, dont il s'est fait un ennemi en le renvoyant du ministère des Affaires étrangères en juin 1824. À la fin de 1827, il tente de consolider son parti en recourant à des élections anticipées ; leur échec oblige Charles X à se défaire de lui et Villèle, promu pair de France, se retire définitivement de la politique.

— Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY

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Pour citer cet article

Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY. VILLÈLE JEAN-BAPTISTE GUILLAUME JOSEPH comte de (1773-1854) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHATEAUBRIAND FRANÇOIS RENÉ DE (1768-1848)

    • Écrit par Patrick BERTHIER
    • 6 228 mots
    • 1 média
    ...1818-mars 1820), et l'assassinat du duc de Berry qui décide le roi à renoncer au libéralisme replacent Chateaubriand sur le devant de la scène ; grâce à Villèle, il est nommé ambassadeur à Berlin (1821) puis à Londres (1822) ; enfin, après avoir participé au congrès de Vérone, il devient ministre des Affaires...
  • DRAPEAU BLANC LE

    • Écrit par Pierre ALBERT
    • 410 mots

    Vaudevilliste à succès sous la Convention thermidorienne, le Directoire, le Consulat et l'Empire, Alphonse Martainville (1776-1830) avait rallié très tôt la cause des Bourbons et écrivit à partir de 1815 successivement dans Le Journal de Paris, La Gazette de France et La Quotidienne...

  • LANGUEDOC, histoire

    • Écrit par Jean SENTOU
    • 2 166 mots
    • 1 média
    ...favorise la contre-révolution. Deux noms, sous la Restauration et la monarchie de Juillet, incarneront bien ces tendances antagonistes : le comte de Villèle, appartenant à la noblesse toulousaine, qui gouverna la France de 1822 à 1828 et qui symbolise la volonté de revenir à l'Ancien Régime...
  • RESTAURATION

    • Écrit par Philippe SUSSEL
    • 7 035 mots
    • 2 médias
    Dès février 1820, le duc de Richelieu, rappelé à la présidence du Conseil, prend trois ultras dans son cabinet. En décembre 1821, Villèle forme un ministère entièrement ultra ; il demeurera au pouvoir jusqu'en janvier 1828.