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COBURN JAMES (1928-2002)

Né le 31 août 1928 à Laurel, dans le Nebraska, de parents d'origines suédoise, irlandaise et écossaise, James Coburn passe son enfance et son adolescence à Compton, faubourg de Los Angeles où sa famille s'est installée quand, en 1933, son père a été ruiné par la crise économique. C'est après la guerre, durant laquelle il a servi comme opérateur radio, qu'il se découvre, au cours de ses études au Los Angeles City College, de l'intérêt pour l'art dramatique. Il l'étudie au département cinéma de l'University of Southern California avant de faire ses débuts sur scène, en 1948, dans Billy Budd, à la Jolla Playhouse. En 1951, il s'installe à New York, où il poursuit sa formation sous la direction de Stella Adler, se produit « off-Broadway » dans des troupes d'avant-garde, tourne dans des spots publicitaires télévisuels et tient quelques rôles dans des dramatiques en direct, puis, de retour en Californie, à la fin des années 1950, dans des épisodes de séries, telles que Wagon Train (La Grande Caravane), Alfred HitchcockPresents (Alfred Hitchcock présente), Wanted Dead or Alive (Au nom de la loi) et Bonanza (Bonanza). Il ne cessera de poursuivre cette activité pour le petit écran.

En 1958, James Coburn tient son premier rôle sur le grand écran au côté de Randolph Scott dans Ride Lonesome (La Chevauchée de la vengeance) de Budd Boetticher. Il obtient, peu après, un beau succès personnel en interprétant le taciturne lanceur de poignard de The MagnificentSeven (Les Sept Mercenaires) de John Sturges (1960), son troisième film. Un succès qu'il entérine, deux ans plus tard, à nouveau sous la direction de John Sturges, en incarnant le débrouillard prisonnier australien de The Great Escape (La Grande Évasion, 1963). Peu après, il partage la tête d'affiche avec Anthony Quinn dans A High Wind in Jamaica (Cyclone à la Jamaïque) d'Alexander Mackendrick (1965), avant de tenir son premier rôle en vedette, celui d'un agent secret parodique de James Bond, dans Our Man Flint (Notre homme Flint) de Daniel Mann (1965).

Dès lors, même s'il ne tient pas le rôle principal, James Coburn ne cesse d'avoir un statut de vedette. Sa longue et mince silhouette s'impose d'emblée, nonobstant la sobriété de son jeu. De la plupart de ses interprétations émane une sorte d'ironie distante, qu'accusent son élégance naturelle, la souplesse de sa démarche, la grâce de ses gestes qui s'apparentent parfois à ceux d'un danseur. Cette ironie dément ce que ses personnages, au début de sa carrière notamment, peuvent avoir de brutal, et leur incarnation de raide. Cette qualité s'affirme quand, accédant au vedettariat, il concocte un personnage d'aventurier hâbleur et désinvolte, mais doué d'une autorité innée, qui trouve son incarnation dans A High Wind in Jamaica, Our Man Flint, WhatDidyou do in the War, Daddy ? (Qu'as-tu fait à la guerre, Papa ?) de Blake Edwards (1966), Duffy (Duffy, le renard de Tanger) de Robert Parrish (1968) et Giù la testa (Il était une fois la révolution) de Sergio Leone (1971). Quelle que soit l'identité sous laquelle ce personnage apparaît, il cultive cette nonchalance dont il ne se départ presque jamais, y compris dans ses rôles dramatiques – The Carey Treatment (Opération clandestine) de Blake Edwards (1972), Pat Garrett and Billy the Kid (Pat Garrett et Billy le Kid) de Sam Peckinpah (1973), Cross of Iron (Croix de fer) de Sam Peckinpah (1977), Mr. Patman (Mr. Patman) de John Guillermin (1980) – ou ceux, épisodiques, de « méchants » – The Last Hard Men (La Loi de la haine) d'Andrew McLaglen (1976), Looker (Vidéo-crime) de Michael Crichton (1981) –, leur conférant ainsi une sorte de cynisme amusé.

James Coburn meurt à Beverly Hills (Californie) le 18 novembre 2002.

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

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Pour citer cet article

Alain GAREL. COBURN JAMES (1928-2002) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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