Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

IONIE

Partie centrale de la côte occidentale de l'Asie Mineure. Selon la tradition, elle aurait été colonisée par des Grecs fuyant devant l'invasion dorienne qui se seraient établis en Asie vers la fin du ~ IIe millénaire. Par ailleurs, dès le ~ vie siècle, les Athéniens revendiquaient la paternité de cette colonisation. Ce que l'on a longtemps pris pour l'effet de la propagande athénienne paraît aujourd'hui confirmé par l'archéologie. D'autre part, les Ioniens comme les Athéniens se répartissaient en quatre tribus, célébraient la fête des Apaturies et leur dialecte était très proche du dialecte attique. Enfin, ils vénéraient l'Apollon de Délos.

Cependant, les peuples qui vivaient en Ionie étaient loin d'être homogènes. Hérodote rapporte que les fondateurs de Milet, l'une des plus puissantes parmi les cités ioniennes, s'unirent à des femmes cariennes. En fait, l'unité des Grecs d'Ionie allait se forger sur place, au contact des populations indigènes (Cariens, Phrygiens, Lydiens), et donner naissance à une civilisation extrêmement brillante qui atteint son apogée au ~ vie siècle. Alors les cités ioniennes se lancent dans la colonisation tant orientale (Milet) qu'occidentale (Phocée). Alors aussi se développe et s'épanouit, singulièrement à Milet, à Éphèse et à Clazomènes, une pensée philosophique et scientifique que symbolisent les noms de Thalès, d'Héraclite et plus tard d'Anaxagore. Mais si les cités grecques d'Ionie avaient pu maintenir des relations fructueuses avec le royaume lydien, la conquête perse allait leur être fatale. Après la révolte de l'Ionie en ~ 499 et son échec, les cités grecques déclinent et, au ~ ve siècle, ne retrouvent leur liberté que pour passer sous la dépendance d'Athènes. C'est seulement au ive siècle que les cités ioniennes connaîtront, avant de tomber aux mains d'Alexandre et de ses successeurs, une renaissance spectaculaire, comme en témoignent les constructions monumentales à Priène, à Éphèse et à Milet.

Couros Dionysermos, art grec - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Couros Dionysermos, art grec

Théâtre hellénistique, Priène - crédits :  Bridgeman Images

Théâtre hellénistique, Priène

— Claude MOSSÉ

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Claude MOSSÉ. IONIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Couros Dionysermos, art grec - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Couros Dionysermos, art grec

Théâtre hellénistique, Priène - crédits :  Bridgeman Images

Théâtre hellénistique, Priène

Autres références

  • GRÈCE ANTIQUE (Histoire) - La Grèce antique jusqu'à Constantin

    • Écrit par Claude MOSSÉ, Nicolas SVORONOS
    • 11 765 mots
    • 6 médias
    ...qui, favorisant certaines intrigues politiques dans des cités à peine sorties de la crise de la tyrannie, provoqua un mouvement de révolte qui éclata en Ionie, en 499, à l'initiative de Milet. Les cités ioniennes révoltées firent appel aux cités de la Grèce proprement dite ; Athènes, qui se voulait la...
  • GUERRES MÉDIQUES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Bernard HOLTZMANN
    • 283 mots

    — 500-— 493 Révolte contre les Perses des cités grecques de l'Ionie (côte ouest de l'Asie Mineure) ; Milet est rasée.

    — 490 Première guerre médique : expédition décidée par Darius (520-486) pour châtier Erétrie (Eubée) et Athènes, qui avaient soutenu les cités...

  • PHOCÉE

    • Écrit par Claude MOSSÉ
    • 204 mots

    Cité grecque d'Ionie qui a joué un rôle très original dans l'expansion grecque en Méditerranée. Alors que la plupart des cités grecques essaimaient en effet à la recherche de terres fertiles, les Phocéens, dont la cité avait un territoire exigu, se tournèrent très tôt vers l'activité commerçante,...

Voir aussi