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INVESTITURES ECCLÉSIASTIQUES

Terme qui, au Moyen Âge, désigne l'acte par lequel une personne met une autre en possession d'une chose (en latin, vestitura ou investitura qualifie l'acte de vêtir quelqu'un, comme si celui qui reçoit la chose en était vêtu). Le mot fut employé dès le ixe siècle pour signifier la donation et la réception d'une église et, en même temps, de la dignité ecclésiastique qui y était jointe, c'est-à-dire de l'office spirituel qui appartenait au dignitaire ayant charge de cette église. Ainsi s'établit une confusion entre les biens temporels (revenus, droits divers), la fonction ecclésiastique et la cura animarum ; cette confusion aboutit à ce que des laïques, rois et seigneurs, qui pouvaient prétendre à bon droit « investir » de biens temporels, donnèrent l'investiture du spirituel aux évêques, en leur conférant la crosse et l'anneau, insignes de leur service pastoral, et désignèrent eux-mêmes les curés de paroisse. Cet abus provoqua, au xie siècle, une réaction du Saint-Siège qui engendra la querelle des Investitures. Depuis le xiie siècle, il est admis que la provision aux bénéfices ecclésiastiques appartient à l'Église, sauf accords particuliers permettant aux autorités laïques de proposer ou de nommer les personnes, mais non de leur donner leurs pouvoirs spirituels et de les instituer pasteurs.

— Marcel PACAUT

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Écrit par

  • : professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université de Lyon-II-Lumière

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Pour citer cet article

Marcel PACAUT. INVESTITURES ECCLÉSIASTIQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )